La salariée démissionne et change d'avis, la Cour de cassation lui donne raison

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 12 février 2019 - 13:50
Image
Un main tient un stylo.
Crédits
©Pixabay
La salariée avait rédigé sa lettre de démission, dictée par son employeur.
©Pixabay

La Cour de cassation a rendu une décision qui pourrait impacter en profondeur le droit du travail: une employée avait proposé sa démission suite à une affaire de vol avant de revenir sur sa décision quelques jours après avoir rédigé et envoyé un courrier sur indication de son employeur. La plus haute juridiction française a estimé que c'était son droit.

C'est une décision passée inaperçue dans le flot des actualités économiques, elle pourrait pourtant modifier en profondeur le droit du travail. Dans un arrêt du 23 janvier 2019 (voir ici), la Cour de cassation a cassé un jugement de cour d'appel, et donné raison –au moins sur la forme– à une plaignante qui contestait sa démission.

La plaignante avait en effet démissionné et adressé une lettre à son employeur avant de la contester. L'employeur avait refusé et estimé que sa salariée devait partir. L'affaire avait fini en justice et la cour d'appel avait donné raison à l'employeur.

Dans l'affaire en question, une employée a été surprise par son patron dans ce qui semble être un flagrant délit de vol dans les rayons. Pour éviter le scandale de repartir encadrée par deux gendarmes, le responsable souhaitant appeler les forces de l'ordre, la salariée propose sa démission immédiate. L'employeur accepte finalement mais va dicter lui-même le contenu de la lettre évoquant des "convenances personnelles" de la part de la salariée. Après cet arrangement, la salariée quitte les locaux définitivement. Le 27 décembre, elle conteste cette démission. L'affaire finit aux prud'hommes.

Lire aussi: Un juge professionnel va au-delà du plafond des indemnités prud'homales, une première

La Cour de cassation a estimé qu'indépendamment de la question du vol (la plus haute juridiction française ne juge pas les faits mais le respect du cadre juridique), le droit n'avait pas été respecté. Le fait que la lettre de démission soit dictée par l'employeur fait peser le doute d'une démarche qui pourrait ne pas être le fait du libre-arbitre de l'employée. En conséquence, la Cour de cassation a annulé le jugement de la Cour d'appel qui refusait la requalification de cette démission en licenciement sans cause réelle et sérieuse, ce qui aurait ouvert la voie à une indemnisation de la salariée.

Voir aussi:

Prud'hommes: baisse de 5% des saisines en 2018 (rapport)

Licenciement de Kerviel: la condamnation de la Société générale aux prud'hommes annulée en appel

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.