Sciences-Po : rassemblements d'étudiants pour dénoncer les violences sexuelles

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Par AFP - Strasbourg
Publié le 12 février 2021 - 17:33
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Des étudiants de l'Institut d'études politiques (IEP) de Strasbourg se sont réunis le 12 février 2021 pour dénoncer la "culture du viol" présente, selon eux, dans l'établissement
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© FREDERICK FLORIN / AFP
Des étudiants de l'Institut d'études politiques (IEP) de Strasbourg se sont réunis le 12 février 2021 pour dénoncer la "culture du viol" présente, selon eux, dans l'établissement
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Plusieurs dizaines d'étudiants en Institut d'études politiques (IEP) se sont réunis vendredi à Strasbourg et Grenoble pour dénoncer la "culture du viol" présente, selon eux, dans leurs établissements, à l'issue d'une semaine marquée par la dénonciation des violences sexuelles dans les IEP.

"Nos IEP restent marqués par la culture du viol", a déclaré Loriane Guidal, étudiante et co-présidente du collectif féministe Arc-en-Ci.elles, devant ses camarades, des membres du corps enseignant et du personnel de direction de l'établissement de Strasbourg. "Il nous semble que la culture +Grande école+ favorise ces violences et l'omerta qui les entoure".

Elle a notamment réclamé des "poursuites disciplinaires" systématiques contre les auteurs de violences sexuelles, la mise en place de formations à "l'écoute des violences" pour le personnel et un renforcement du "dialogue" des représentants étudiants avec la direction.

Dans l'assemblée, plusieurs étudiants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Des violeurs impunis dans nos amphis", "Confronte tes potes violeurs" ou encore "(Victimes,) On vous croit".

Le directeur de l'Institut, Jean-Philippe Heurtin, a également pris la parole pour saluer cette mobilisation qui, malgré certaines "outrances", cherche "à éveiller les consciences" face à un "problème général".

"La prévalence des violences sexistes dans l'ensemble de l'enseignement supérieur est 10% supérieure à d'autres secteurs de la société", a-t-il pointé.

Il a exprimé sa volonté de "tirer les leçons" de la mobilisation étudiante, en reconnaissant "les limites" des dispositifs d'écoute des victimes. Il a surtout insisté sur la "nécessité absolue que des plaintes soient déposées". "Sans cela, nous demeurerons impuissants".

Il a annoncé la décision, prise collectivement par les directeurs d'IEP, de "mettre un terme au Crit", compétition sportive inter-écoles dénoncée dans plusieurs messages postés sur les réseaux sociaux comme étant le cadre de violences sexuelles.

Après la multiplication des messages reprenant le hashtag #sciencesporcs de la part d'étudiantes se disant victimes ou témoins de violences sexuelles, une plainte avait été déposée le 6 février à Toulouse par une étudiante de Sciences Po et a entraîné l'ouverture d'une enquête préliminaire pour viol.

Deux enquêtes pour agressions sexuelles ont également été ouvertes à Grenoble suite à des signalements de l'IEP, tandis que la direction de l'IEP de Strasbourg a également adressé "un signalement au procureur pour des faits qui pourraient s'apparenter à un crime".

Contacté par l'AFP, le parquet de Strasbourg a indiqué jeudi soir n'avoir pas encore réceptionné ce signalement.

A Grenoble, une cinquantaine d’étudiants se sont rassemblés devant l'entrée de l'IEP pendant qu’une délégation d’associations tenait une réunion avec la direction de l’établissement. "Culture du viol : Sciences Po coupable", pouvait-on lire sur une banderole.

Etudiante en première année, Maëlle a appelé la direction à "écouter les victimes, les croire et les accompagner au lieu de juste minimiser ce qu’il se passe et de garder le silence".

Elle a salué un "premier pas" suite aux récentes ouvertures d'enquêtes, mais, méfiante envers l'institution judiciaire, elle a demandé à ce que "l'administration de Sciences Po accompagne les victimes et les aide à obtenir justice quand elles le souhaitent".

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