Aide aux migrants : une "maraude géante" des associations d'aide dans les Alpes françaises

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Par AFP - Montgenèvre
Publié le 15 mars 2019 - 23:17
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Quelque 300 personnes ont participé le 15 mars 2019 à une "grande maraude solidaire" au col du Montgenèvre, dans les Alpes françaises, organisée par des associations d'aide aux migrants
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© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Quelque 300 personnes ont participé le 15 mars 2019 à une "grande maraude solidaire" au col du Montgenèvre, dans les Alpes françaises, organisée par des associations d'aide aux mig
© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Quelque 300 personnes ont participé vendredi à une "grande maraude solidaire" au col du Montgenèvre, dans les Alpes françaises, organisée par des associations d'aide aux migrants pour témoigner de leur solidarité et dénoncer la répression dont elles estiment être les victimes.

En début de soirée, les "maraudeurs", venus de toute la France, d'Italie ou de Suisse, ont gravi dans un froid glacial les sentiers enneigés en petits groupes, encadrés par des pros de la montagne, à 1.800 mètres d'altitude, à la frontière franco-italienne.

Les militants brandissaient des banderoles proclamant "Nos montagnes ne sont pas des cimetières" ou encore "Solidarité = Délit".

"Laissez passer les sans-papiers !" ont-ils aussi entonné, détournant la chanson de Serge Gainsbourg "Les Petits Papiers".

Arrivés vers 20H30 devant le poste frontière, où près d'une centaine de gendarmes étaient positionnés, certains participants ont alors brandi une pancarte contant l'histoire d'un migrant ou d'une famille de réfugiés, présentés comme victimes de violences policières, a constaté un journaliste de l'AFP.

Sans aucun incident, d'autres se sont approchés des forces de l'ordre derrière la banderole du cortège: "Tous Maraudeurs!". Quelques interjections ont été lancées par des militants.

Organisée par le mouvement citoyen Tous migrants, soutenu par Amnesty International France, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, le Secours catholique et la Cimade, cette maraude symbolique doit se terminer par une descente aux flambeaux après une bonne soupe chaude et de nouveaux témoignages de migrants et de "citoyens solidaires".

Avant le départ, beaucoup avaient déjà témoigné des conditions dangereuses, particulièrement l'hiver, dans lesquelles les migrants franchissent la frontière. De nuit, dans le froid et la neige, sans équipement adéquat.

Il en résulte des blessures, des gelures graves et même des morts. La dernière en date, celle d'un jeune exilé près de Briançon, remonte au 6 février.

Selon les associations, "la situation n'a cessé de s'aggraver dans la région, avec la répression et les contrôles des forces de l'ordre qui se multiplient".

"Nous voulons rappeler, en écho au rapport du Défenseur des droits publié mardi, que l'assistance aux migrants n'est pas illégale et que les réfugiés ont le droit de demander l'asile", explique à l'AFP Marie Dorléans, de Tous Migrants.

Depuis que le passage par la Vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) a été freiné, beaucoup de migrants empruntent les sentiers des Hautes-Alpes.

Au printemps dernier, au col de l'Échelle, près de Briançon, des identitaires avaient multiplié les démonstrations d'hostilité aux migrants, participant au contrôle à la frontière aux côtés des forces de l'ordre, sous la bannière de "Defend Europe".

En janvier 2018, quatre membres du groupuscule d'extrême-droite Génération identitaire ont été placés en garde à vue puis libérés à la suite de ces patrouilles.

De leur côté, l'an dernier, plusieurs militants accusés d'avoir facilité l'entrée en France de réfugiés ont été jugés, comme les "sept de Briançon", condamnés le 29 janvier à de la prison ferme ou avec sursis.

Selon Tous Migrants, 5.202 personnes sont arrivées au refuge solidaire de Briançon en 2018. Ils ont été 410 sur les deux premiers mois de 2019.

Depuis le début de l’hiver, environ deux-tiers d'entre eux ont été assistés par des "maraudeurs", soit près d’un demi-millier de personnes.

En juillet, le Conseil constitutionnel français a estimé qu'au nom du "principe de fraternité", une aide désintéressée au "séjour" irrégulier ne saurait être passible de poursuites, l'aide à "l'entrée" sur le territoire restant illégale.

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