Argentine : premier dépôt d'une proposition de loi pour légaliser l'IVG
Une proposition de loi pour légaliser l'avortement en Argentine a été déposé mardi pour la première fois au Parlement, dans ce pays où une centaine de femmes meurent chaque année après avoir pratiquée une IVG dans la clandestinité.
En Argentine, l'IVG n'est légale qu'en cas de viol ou de risque pour la vie de la mère.
Durant la présidence de Cristina Kirchner (2007-2015), l'Argentine s'est placée à l'avant-garde pour le mariage homosexuel, le droit des travestis et transsexuels, mais l'ex-présidente s'est toujours opposée à la légalisation de l'avortement, sous la pression de l'Eglise.
Cette proposition de loi sur l'avortement, qui a réuni les signatures de 71 députés et sénateurs de différents groupes, atteint ce stade pour la première fois, après six tentatives infructueuses depuis 2008, faute de signataires suffisants.
Des dizaines d'Argentines arborant un foulard vert, signe des pro-avortement, ont manifesté mardi pour célébrer le dépôt du texte.
La proposition de loi devrait commencer à être débattue le 20 mars en commission, puis environ deux mois plus tard dans l’hémicycle, où les positions des 257 députés restent très incertaines.
Le Sénat est encore plus réticent à légiférer sur le sujet, selon les analystes.
La semaine dernière, le président de centre droit Mauricio Macri a ouvert le débat sur ce sujet qui divise dans tous les camps.
"Voilà 35 ans qu'un débat très sensible est repoussé et qu'en tant que société nous devons avoir: celui de l'avortement. Comme je l'ai dit plus d'une fois, je suis favorable à la vie. Mais je suis aussi favorable à des débats mûrs et responsables", a-t-il déclaré le 1er mars à l'ouverture de la session parlementaire.
Selon plusieurs ONG, une centaine de femmes, pour la plupart issues de milieux modestes, décèdent chaque année en Argentine au cours d'avortements clandestins.
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