Arjowiggins : les salariés s'attendent à une liquidation judiciaire

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Par AFP - Bessé-sur-Braye
Publié le 29 mars 2019 - 12:18
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L'usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye le 29 mars 2019
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
L'usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye le 29 mars 2019
© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Les salariés de la principale papeterie d'Arjowiggins en France, à Bessé-sur-Braye (Sarthe), placée en redressement judiciaire, ne croient plus à une reprise de leur usine et s'attendent à une liquidation, ont-ils indiqué vendredi.

Le tribunal de commerce de Nanterre doit rendre vendredi après-midi sa décision sur l'avenir des trois papeteries Arjowiggins, à savoir Le Bourray (Sarthe), Château-Thierry (Aisne) et Bessé, selon Me Justine Candat, avocate des salariés.

Ces trois usines, qui appartenaient au groupe Sequana, ont été placées en redressement judiciaire le 8 janvier et emploient en tout près de mille personnes.

"Notre directeur (de site) a pris la parole ce matin. Il n'y a pas d'issue, pas d'investisseur privé, c'est fini. On s'y attendait mais là c'est cuit. C'est plié, plus personne n'y croit", a déclaré à l'AFP Abraham Philippe, représentant CGT à Bessé-sur-Braye (580 salariés).

"On se réunit, on est tous ensemble. Je pense qu'on va bloquer l'usine pour préserver les machines, l'outil de travail et le stock", a-t-il ajouté. "Y a plus qu'à chercher du boulot..."

"C'est certain qu'il y aura une liquidation judiciaire. On ne va pas se leurrer, le problème est que les fonds privés ne sont pas là", a abondé Jacques Lacoche, maire de Bessé-sur-Braye (2.200 habitants).

Quelque 200 salariés "dignes" sont réunis devant l'usine, a décrit le maire. "Tout le monde est sous le choc. Certains rentrent chez eux car il y a trop de chagrin".

"Il y a toujours un espoir de repreneur même après la liquidation judiciaire", a-t-il affirmé.

"C'est possible mais j'ai du mal à y croire", a commenté Abraham Philippe.

"C'est un coup très dur, il va y avoir 600 personnes dans la région sans emploi et il n'y a rien dans le secteur", a ajouté Christine, employée à la logistique, chez "Arjo" depuis 35 ans. "Il y a une heure de route minimum pour les grandes villes, Blois, Tours ou Le Mans. Beaucoup de personnes restent sur le site, on a besoin de rester ensemble, on a du mal à réaliser que c'est fini."

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