Charente-Maritime : nouvelles plaintes dans l'affaire d'un chirurgien accusé de pédophilie

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Par AFP - La Rochelle
Publié le 22 août 2019 - 19:35
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Le cas d'un chirurgien retraité de Charente-Maritime, qui doit être jugé l'an prochain pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures, pourrait se muer en une affaire de pédophilie d'ampleur p
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© Franck Fife / AFP/Archives
Le cas d'un chirurgien retraité de Charente-Maritime, qui doit être jugé l'an prochain pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures, pourrait se muer en une affaire de pé
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Le cas d'un chirurgien retraité de Charente-Maritime, qui doit être jugé l'an prochain pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures, pourrait se muer en une affaire de pédophilie d'ampleur portant sur plusieurs décennies, après le dépôt récent de nouvelles plaintes, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Le chirurgien de 68 ans a été renvoyé en mars dernier devant la Cour d'assises de Charente-Maritime, à Saintes, où il devrait être jugé début 2020, pour viol sur mineur de (moins de) 15 ans, par personne ayant autorité, agression sexuelle incestueuse sur mineur, exhibition sexuelle, notamment. Le chirurgien, qui reconnaît partiellement les faits, encourt 20 ans de réclusion.

Les faits reprochés, a précisé le parquet de La Rochelle, datent de 1989 à 2017, période pendant laquelle le chirurgien a exercé en Bretagne, en Touraine, et en Charente-Maritime, à l'hôpital de J. Ils concernent quatre victimes mineures.

Le chirurgien, qui a été confondu à la suite de la plainte des parents d'une fillette de Jonzac au printemps 2017, a été mis en examen en mai 2017. Il est en détention provisoire depuis cette date.

Mais à côté de ce que le parquet de La Rochelle qualifie de "premier volet", l'enquête "se poursuit pour identifier et entendre d'autres éventuelles victimes" dans l'entourage proche ou professionnel de l'accusé.

Le parquet n'a pas souhaité jusqu'à présent donner de détails, "que ce soit sur le nombre ou la nature de ces faits".

- Des carnets accusateurs -

Mais au coeur de ces investigations qui continuent se trouvent des carnets, saisis au domicile de l'accusé, rédigés à la main, détaillant des actes, près de 200 cas au total.

Le travail des enquêteurs est de déterminer si ces carnets décrivent des agressions sexuelles ou viols qui se sont effectivement produits, ou s'il s'agit de simples descriptions de fantasmes.

Ces carnets répertorient les garçons d'un côté, et les filles de l'autre avec les noms et les prénoms, et parfois les coordonnées, a-t-on précisé de source proche du dossier.

L'enquête a ainsi permis de retrouver des victimes potentielles, aujourd'hui adultes, dont certaines ont déposé plainte ces derniers mois. "Elles se souviennent parfaitement de ce qu'elles ont subi et n'en ont jamais parlé parce qu'elles ont eu peur. Elles racontent ce qui est mentionné dans le carnet", a indiqué à l'AFP Me Francesca Satta, qui défend des victimes du procès charentais prévu en 2020.

"De nouveaux dépôts de plaintes ont eu lieu en juin et d'autres il y a à peine une semaine. J'ai été contactée par certaines familles, des victimes du nord de la France", a poursuivi l'avocate, qui dit ne pas connaître le nombre total de plaintes déposées. "En plus de Loches (Indre-et-Loire), Vannes (Morbihan), des victimes commencent à remonter dans les hôpitaux où il est passé"

"Je ne sais pas si tout ce qui est écrit dans le carnet est vrai, il faut voir si tout est vrai ou pas", a souligné l'avocate qui n'a pas eu les carnets en main, mais en a des "reproductions".

L'avocat du chirurgien n'a pu être joint par l'AFP.

L'association de défense de l'enfance, La Voix de l'Enfant, a annoncé qu'elle se constituerait partie civile pour le procès de 2020. Notamment pour demander si le chirurgien, déjà condamné en 2005 à Vannes pour détention d'images pédopornographiques, "avait fait l'objet d'une injonction de soin, comme nous le réclamons systématiquement dans de tels cas", a déclaré à l'AFP sa présidente Martine Brousse.

L'association veut aussi interroger le Conseil de l'Ordre, pour savoir s'il a porté cette condamnation à la connaissance des établissements ou a exercé le médecin.

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