Coup de force à la fac de Montpellier en 2018 : les victimes quittent le procès

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Par AFP - Montpellier
Publié le 20 mai 2021 - 13:20
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Philippe Pétel, ex-doyen de la faculté de droit, arrive le 20 mai 2021 à son procès au tribunal correctionnel de Montpellier
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© Sylvain THOMAS / AFP
Philippe Pétel, ex-doyen de la faculté de droit, arrive le 20 mai 2021 à son procès au tribunal correctionnel de Montpellier
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Le procès du coup de force mené en 2018 par un commando pour expulser étudiants et militants d'un amphithéâtre occupé de l'université de Montpellier s'est ouvert jeudi avec le désistement surprise de victimes protestant contre la "partialité" de la justice.

Me Jean-Louis Demersseman, avocat des étudiants et militants parties civiles dans ce dossier, a dénoncé à l'ouverture de l'audience "trois années de procédure" qui n'ont pas été "empreintes de l'impartialité requise".

L'avocat, qui avait demandé en vain le dépaysement du procès, a annoncé que ses clients "ne réitéreront pas leur constitution de partie civile" et est sorti de la salle suivi par sept des victimes.

Un ex-doyen de la faculté de droit Philippe Pétel, 61 ans et un professeur de droit depuis révoqué Jean-Luc Coronel, 53 ans, figurent parmi les sept prévenus. Le professeur est renvoyé pour "violences volontaires en réunion", son ex-supérieur pour complicité.

Les deux éminents juristes montpelliérains sont jugés au côté de cinq proches de l'extrême droite, la compagne du professeur et quatre hommes de main, pour l'opération commando.

Survenue vers minuit dans la nuit du 22 au 23 mars 2018, la brutale intrusion pour expulser étudiants et militants d'un amphithéâtre de la faculté de droit, en plein mouvement social, avait provoqué une panique chez les victimes et fait 10 blessés légers. Certains membres étaient cagoulés, armés de planches en bois et d'un pistolet à impulsions électriques.

Me Demersseman a mis en avant un accès tardif au dossier pour les parties civiles, une identification défaillante de la totalité des victimes alors que "50 à 60 personnes" se trouvaient dans l'amphithéâtre ou encore le fait que les témoins évoquent une dizaine d' assaillants alors que seuls quatre membres présumés du commando sont jugés.

"Des mensonges grossiers ont été proférés", a réagi le procureur de la République de Montpellier Fabrice Bélargent. "Nous sommes sur une affaire qui est éminemment politique mais on veut aussi faire un procès politique en discréditant à l'avance la décision de ce tribunal".

"Je m'étouffe. C'est déloyal..., on refuse le débat", s'est indignée Iris Christol, qui défend M. Pétel.

"Je ne peux pas défendre aujourd'hui mon client si ces gens ne sont pas là", a lancé l'avocat de M. Coronel, Laurent Libelle, demandant le renvoi au nom d'un "professeur de droit qui a aujourd'hui tout perdu sauf la liberté et qui est au RSA". La cour a rejeté cette demande.

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