DSK et l'affaire du Sofitel : condamnation confirmée en appel pour un écrivain

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Par AFP
Publié le 11 mai 2017 - 17:17
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L'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, le 17 février 2015 à Lille
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
L'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, le 17 février 2015 à Lille
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Dominique Strauss-Kahn a obtenu jeudi en appel la confirmation de la condamnation en diffamation de l'auteur de "La Ballade de Rikers Island", un roman sur l'affaire du Sofitel qui a coûté sa carrière à l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI).

Tranchant entre liberté d'expression et protection de l'honneur, la cour d'appel de Paris a confirmé le jugement de première instance contre Régis Jauffret. Elle relève, dans une décision que l'AFP a pu consulter, que la peine prononcée "sanctionne dans une juste mesure les faits reprochés".

En juin 2016, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné l'écrivain à une amende de 1.500 euros avec sursis, ainsi qu'à 10.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral pour certains passages de son ouvrage et à 5.000 euros pour des propos tenus à la radio pendant la promotion de son livre. La justice avait aussi interdit toute nouvelle édition du roman comportant les passages jugés diffamatoires.

La cour d'appel a, comme en première instance, débouté l'ancien ministre de ses demandes concernant les Éditions du Seuil et leur patron Olivier Bétourné, déclarant nulle la citation délivrée à son encontre.

L'avocat de M. Strauss-Khan avait dénoncé une "diffamation effroyable" distillée à travers ce roman de plus de 400 pages paru le 16 janvier 2014, qui décrit la chute d'un homme, le désarroi d'une femme et, de façon très précise, une "scène de viol".

Le seul nom cité dans ce livre est celui de Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel de New York qui a envoyé Dominique Strauss-Kahn en prison, à Rikers Island, sur des accusations de viol en mai 2011. Si cette affaire s'était finalement soldée par une transaction financière, elle avait coûté sa carrière au favori d'alors de la course à la présidentielle française de 2012.

"Le fait que l'ouvrage soit intitulé +roman+ ne peut suffire à retenir le caractère prétendument fictionnel des passages poursuivis", a jugé la cour d'appel, pour qui "la lecture du livre ne laisse planer aucun doute sur la thèse du viol que l'auteur présente comme la plus sinon la seule vraisemblable".

La justice relève en outre que l'auteur "s'est totalement affranchi des conclusions auxquelles ont abouti les procédures américaines (...) dont il résulte que les poursuites ont été abandonnées".

Les avocats de Régis Jauffret et du Seuil avaient plaidé la liberté totale de la "création littéraire", y compris celle "de mentir, d'inventer".

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