Dans le sillage d'un ultra-traileur amateur du Mont-Blanc

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Par Mathilde WARDA - Valenciennes (AFP)
Publié le 24 août 2019 - 14:05
Mis à jour le 25 août 2019 - 10:04
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Le coureur amateur Geoffrey Langlet s'entraîne à Valenciennes, le 20 août 2019, avant sa participation à l'Ultra-trail du Mont-Blanc
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© FRANCOIS LO PRESTI / AFP/Archives
Le coureur amateur Geoffrey Langlet s'entraîne à Valenciennes, le 20 août 2019, avant sa participation à l'Ultra-trail du Mont-Blanc
© FRANCOIS LO PRESTI / AFP/Archives

Baskets à semelle épaisse, flasques d'eau, sac à dos: l'amateur Geoffrey Langlet s'équipe pour l'un de ses derniers entraînements à Valenciennes (Nord) avant l'Ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB) lundi, une épreuve pour laquelle il a embarqué sa famille.

Dans son appartement, quelques cadres contenant dossards et affiches de courses sont accrochés aux murs, son équipement est étalé sur son canapé. "Montre GPS, sac, sifflet, lampes frontales...", Geoffrey, 38 ans, revoit la liste du matériel obligatoire sans lequel il ne peut pas prendre le départ.

Événement sportif créé en 2003, l'ultra-trail du Mont-Blanc rassemblera 10.000 coureurs, sur 7 courses différentes du 26 août au 1er septembre. Longue de 171 kilomètres avec un dénivelé positif de 10.000 mètres, l'épreuve reine se tiendra vendredi au départ de Chamonix. Le plus rapide la court en quelque 20h, le temps maximum autorisé est de 46h30...

Faute de montagnes, Geoffrey s'est créé des parcours "sur les trois terrils" de la forêt de Raismes- Saint-Amand-Wallers, proche de Valenciennes. Dans le chemin qui grimpe jusqu'au sommet, coureurs, promeneurs et cyclistes se croisent.

"En surpoids" et fumant "un paquet de cigarettes par jour", rien ne le destinait pourtant à devenir "ultra-traileur". Mais en 2010, il devient chef de sécurité incendie dans un casino et on lui reproche sa méforme physique. "Je me suis rendu compte que j'avais joué avec ma santé", concède-t-il.

Il se met alors à la course à pied: "le premier jour, j'ai tenu dix minutes avant de vomir". Persévérant, il s'inscrit à son premier 10 kilomètres en 2013.

Un an après, il "tombe amoureux" du trail "grâce à un collègue" alors qu'il n'était "pas vraiment intéressé". Il regarde "par hasard" une vidéo de l'UTMB, il est conquis. "Je me suis dis que si je devais faire au moins une grosse course dans ma vie, ça devait être celle-ci".

A quelques jours de réaliser son rêve, Geoffrey se dit "confiant", même si son année "difficile d'un point de vue personnel" a eu un impact sur sa "forme physique" et ses "entraînements".

Il ne se fait "pas d'illusion": lors d'une course aussi exigeante, "on a beau s'entraîner, on n'est jamais sûr de réussir à la finir. Participer à l'UTMB est une consécration".

- Fortes émotions -

En 2016, celui qui se présente comme un "coureur atypique", au physique moins sec que les spécialistes de la discipline, participe pour la première fois à la grande messe de l'ultra-trail pour une course différente "la TDS - Sur les Traces des Ducs de Savoie-" de 119 kilomètres. "Mal préparé", il est disqualifié parce qu'il ne respecte pas les limites horaires.

Cet échec lui sert de "leçon". Il revient l'année suivante et repart avec son t-shirt "finisher".

Ses parents seront là vendredi pour l'encourager et sa mère est autorisée à lui porter assistance aux points de ravitaillement: "c'est beaucoup d'adrénaline pour nous aussi", raconte Nicole Langlet, qui a vu son fils "changer physiquement et mentalement" grâce au trail.

Geoffrey a également "dû faire des sacrifices qui ont parfois eu un impact sur ma vie personnelle" avoue-t-il, ému. Mais "le jeu en vaut la chandelle", assure-t-il, "j'ai vécu des moments exceptionnels et rencontré des personnes extraordinaires".

"L'émotion était très forte quand j'ai passé l'arche d'arrivée en 2017. Je ne vais pas vous mentir, je me suis effondré." Ses parents étaient présents, déjà. "Nous avons pleuré tous ensemble, on était content pour lui", témoigne Nicole, la voix tremblante.

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