Des milliers de Chiliennes dans la rue pour dénoncer inégalités et sexisme

Auteur:
 
Par AFP - Santiago du Chili
Publié le 06 juin 2018 - 23:06
Mis à jour le 07 juin 2018 - 00:26
Image
Araceli Farias, vice-présidente de la Fédération des étudiantes de l'Université catholique de Santiago, et figure du mouvement des Chiliennes pour dénoncer le sexisme, le 4 juin à Santiago
Crédits
© CLAUDIO REYES / AFP
Araceli Farias, vice-présidente de la Fédération des étudiantes de l'Université catholique de Santiago, et figure du mouvement des Chiliennes pour dénoncer le sexisme, le 4 juin à
© CLAUDIO REYES / AFP

Des milliers de Chiliennes ont manifesté mercredi dans plusieurs villes du pays pour réclamer davantage d'égalité et une éducation moins sexiste, dans le cadre d'un mouvement né à l'université qui fait peu à peu tâche d'huile dans l'ensemble du pays.

Mobilisées sous le slogan: "Nous sommes toutes victimes de la précarisation: étudiantes, migrantes, mères et travailleuses dans la rue!", les manifestantes se disent victimes d'un machisme tenace et d'une inégalité de traitement dans la société chilienne.

Dans les défilés de la capitale, Santiago, ces femmes accompagnées de quelques centaines d'hommes réclamaient mercredi "une éducation féministe", la fin des féminicides et du harcèlement dont elles sont la cible.

Catalina expliquait notamment à l'AFP être venue défiler torse nu "pour démontrer que nous sommes libres de disposer de notre corps et que nous ne sommes pas un objet de consommation".

Amanda Mitrovic, dirigeante de la Coordination féministe universitaire (Confeu), s'est réjouie de "l'appui d'une grande partie de la société". Selon la mairie de la capitale, 15.000 manifestants ont défilé à Santiago.

Ce mouvement des femmes chiliennes a débuté dans les universités fin avril, au moment du scandale provoqué en Espagne par un jugement ayant disculpé de "viol" cinq hommes condamnés pour "abus sexuel" sur une fille de 18 ans.

Depuis, une vingtaines de facultés du pays sont le théâtre de manifestations revendiquant une éducation non sexiste et la fin des stéréotypes rabaissant les femmes.

"Cette mobilisation a explosé au visage de tout le monde, parce qu'il y a beaucoup de ressentiment, beaucoup de choses accumulées", a expliqué à l'AFP Araceli Farias, vice-présidente de la Fédération des étudiantes de l'Université catholique de Santiago.

Fin mai, le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera a annoncé la création d'un "Agenda femmes" en 12 points visant à réduire les inégalités entre sexes. Ce plan prévoit notamment une réforme constitutionnelle destinée à garantir "une pleine égalité de droits".

Mais les élues des syndicats universitaires, qui n'ont pas été reçues par les autorités, rejettent ces mesures unilatérales et fustigent l'absence de proposition dans le domaine éducatif.

"L'éducation non-sexiste est le premier changement à effectuer pour une évolution sociale et culturelle", martèle Amanda Mitrivic, de la Confeu.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.