Femme tuée en pleine rue à Besançon : appel à un rassemblement vendredi

Auteur:
 
Par François D'ASTIER, Vincent QUARTIER - Besançon (AFP)
Publié le 01 novembre 2018 - 21:22
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Plusieurs associations ont appelé à un rassemblement vendredi à 18H00 à Besançon où le meurtre de Razia, une Afghane de 34 ans poignardée à mort mardi, suscite une vive émotion, d'autant que son mari, suspect N.1, est toujours en fuite.

"C'est un rassemblement pour les gens qui souhaitent manifester leur amitié à Razia ainsi que leur soutien aux femmes victimes de violence et à celles et ceux qui s'en occupent", a déclaré à l'AFP Christine Perrot, présidente de l'association Solidarité Femme, à l’origine de l'appel.

Logée depuis un an dans un appartement par cette association qui accompagne les femmes victimes de violences conjugales, Razia a été tuée en pleine rue à Besançon de plusieurs coups de couteau au torse et au cou alors qu'elle revenait de ses courses.

Cette mère de trois enfants de 9, 12 et 16 ans - les deux plus jeunes font désormais l'objet d’un placement provisoire décidé par le parquet de Besançon- avait porté plainte à quatre reprises contre son mari.

A Marseille, où elle vivait avant d'être exfiltrée par une autre association à Besançon, elle avait signalé les violences à son encontre et entamé une procédure de divorce ainsi qu'une démarche d'obtention de titre de séjour.

L'homme a réussi à retrouver sa trace au printemps. "Les enfants l'ont aperçu lors d'un trajet en bus et ils l'ont signalé à Razia. Ils étaient terrorisés et ne sont pas allés à l'école pendant 3 mois, de peur d'un rapt", a raconté Christine Perrot.

"Le mari a été entendu par la police et laissé en liberté. Notre parole n'a pas suffit parce qu'il manquait des preuves matérielles, mais nous savions que la menace était urgente", a-t-elle souligné.

Razia a tout de même obtenu en juillet une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher.

"Une fois que l'ordonnance de protection a été obtenue, la justice aurait dû sévir pour concrétiser la sanction, pour qu'il arrête de la poursuivre", estime cependant Christine Perrot.

"Il n'a pas fallu longtemps à ce monsieur pour donner un coup de couteau là où il fallait", s'attriste-t-elle. Les coups ont entraîné la mort de la victime par rupture de l’aorte, selon une source judiciaire.

Dans une interview donnée à Europe 1, Christine Perrot décrit la victime comme une personne "adorable, positive et souriante" qui s'apprêtait à participer à un stage d'autodéfense car "elle se sentait menacée".

- Appel à témoins -

Le parquet de Besançon a lancé mercredi un appel à témoins pour retrouver son mari, un Afghan de 38 ans, "suspect numéro un".

"L'exploitation d'une caméra de la ville de Besançon a permis de mettre en évidence la présence d'un individu qui suivait la victime (...). L'exploitation plus fine de l'ensemble des moyens de vidéo protection a confirmé qu'il s'agissait de son mari", a expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, mercredi lors d'une conférence de presse.

"Le suspect mesure 1,75 mètre et porte un tatouage sur l’épaule droite", a précisé le commissaire Charly Kmyta, chef de la sûreté départementale de Besançon.

Parmi les éléments qui nourrissent les soupçons des enquêteurs à l'égard du mari, figure l'absence de vol de tout objet personnel de Razia lors de l'agression. "Le caractère crapuleux de l’agression est exclu", a ainsi estimé Etienne Manteaux.

"Toute personne susceptible de faire avancer l’enquête est invitée à contacter le commissariat de police de Besançon", a rappelé Charly Kmyta.

A Besançon, l'émoi est important deux jours après le drame survenu aux alentours de midi dans un quartier à l'ouest de la ville.

"Ce qui est inquiétant et me met en colère, c’est que cette femme avait déposé plainte à plusieurs reprises et sa vie lui a été arrachée", a relevé Laura porte-parole d'Osez le Féminisme Doubs qui se joindra à l'initiative de Solidarité Femmes.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon en France, soit environ une tous les trois jours.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.