Incidents médicaux suspects : la garde à vue de l'anesthésiste de Besançon prolongée

Auteur:
 
Par AFP - Besançon
Publié le 15 mai 2019 - 10:48
Image
Frédéric Péchier, médecin-anesthésiste de Besançon, le 29 mars 2017, au tribunal de Besançon
Crédits
© SEBASTIEN BOZON / AFP/Archives
Frédéric Péchier, médecin-anesthésiste de Besançon, le 29 mars 2017, au tribunal de Besançon
© SEBASTIEN BOZON / AFP/Archives

La garde à vue de l'anesthésiste de Besançon, Frédéric Péchier, mis en examen en 2017 pour sept empoisonnements et interrogé sur une cinquantaine d'autres incidents médicaux suspects, a été prolongée mercredi pour 24 heures supplémentaires, a annoncé le parquet à l'AFP.

"Le parquet a prolongé pour un second délai de 24 heures la garde à vue de M. Péchier", interrogé depuis mardi matin dans les locaux de la police judiciaire de Besançon, a déclaré le procureur de la République, Etienne Manteaux.

L'interrogatoire du docteur Péchier, qui s'achèvera au plus tard jeudi à 09H00 selon M. Manteaux, s'inscrit dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte à l'époque de sa mise en examen, intervenue en mars 2017.

Elle porte sur une cinquantaine de signalements d'"événements indésirables graves" (EIG) survenus dans des cliniques où l'anesthésiste exerçait, selon une source proche du dossier.

Certains de ces EIG pourraient dissimuler des "faits d'empoisonnement potentiels", a-t-on précisé de même source.

Pour Me Randall Schwerdorffer, l'un des avocat du médecin, on est toutefois "très en-dessous d'une cinquantaine de cas" suspects.

Son client, a-t-il déclaré mardi soir à l'AFP, "collabore à la procédure d'enquête préliminaire" et "est toujours sur la même ligne de défense qui consiste à dire qu'il n'a jamais été impliqué de près ou de loin dans un empoisonnement".

Mis en examen en 2017 pour sept empoisonnements, ce praticien réputé avait été laissé en liberté en dépit des charges qui pesaient sur lui. Clamant son innocence, il avait toutefois été placé sous contrôle judiciaire, avec une interdiction d'exercer.

Les sept cas sont ceux de patients âgés de 37 à 53 ans qui avaient subi, entre 2008 et 2017, des interventions chirurgicales ne présentant pas de difficultés particulières. Ils avaient pourtant fait des arrêts cardiaques, deux étant décédés et les cinq autres ayant pu être ranimés.

Le docteur Péchier, qui n'était pas en charge de ces patients, avait été appelé pour secourir certains.

L'enquête a établi que des doses potentiellement létales de potassium et d'anesthésiques avaient été administrées volontairement, provoquant les arrêts cardiaques.

Les soupçons des enquêteurs se sont portés sur cet anesthésiste qui exerçait dans les deux établissements où les incidents se sont produits.

Privilégiant la thèse du "pompier pyromane", les enquêteurs le soupçonnent d'avoir sciemment modifié les poches d'injection de confrères afin de provoquer des incidents opératoires pour exercer ensuite ses talents de réanimateur.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.