La Suède arrête temporairement l'expulsion des Ouïghours vers la Chine
Les autorités suédoises ont annoncé lundi l'arrêt temporaire des expulsions de Ouïghours, minorité musulmane turcophone se disant victime de répressions en Chine, vers leur pays d'origine.
"Les données de plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme montrent que la situation pour les Ouïghours a empiré ces derniers temps" dans la région du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), a justifié l'Office suédois des migrations dans une décision transmise à l'AFP.
L'arrêt des expulsions vaut également pour "d'autres groupes minoritaires venant du Xinjiang et qui ont reçu un avis d'expulsion", a précisé un porte-parole de l'agence, sans donner plus de détails.
Le Xinjiang compte environ 22 millions d'habitants, dont près de la moitié de Ouïghours d'origine turque, dont beaucoup se plaignent de discriminations de la part de la majorité Han (chinois).
La Chine est accusée d'y avoir ouvert des centres de rééducation où des personnes soupçonnées d'intentions hostiles ou jugées suspectes y suivraient notamment des cours de mandarin ou des formations idéologiques.
Le Parti communiste justifie la surveillance de la population dans ce vaste territoire semi-désertique, où check-points policiers et caméras de surveillance sont omniprésents, par les menaces posées par l'extrémisme islamiste, le terrorisme et le séparatisme.
Début septembre, l'Office suédois des migrations avait annoncé avoir suspendu l'expulsion d'une famille ouïghour, menacée de renvoi vers la Chine et dont la demande d'asile avait été rejetée, après la réouverture de son dossier.
"La famille a envoyé une demande de permis de séjour à l'agence que nous devons traiter", avait expliqué à l'époque l'Office des migrations.
En 2012, l'Office des migrations suédois avait déjà temporairement suspendu les expulsions de plusieurs Ouïghours vers la Chine, dont la demande d'asile avait été rejetée, après avoir reçu de nouvelles informations sur leur dossier.
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