Le Goncourt dévoile sa sélection à la Foire de Francfort

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Par AFP
Publié le 11 octobre 2017 - 15:05
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L'écrivaine franco-marocaine Leila Slimani, lauréate du précédent Goncourt (g), et Bernard Pivot, pr
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L'écrivaine franco-marocaine Leila Slimani, lauréate du précédent Goncourt (g), et Bernard Pivot, président de l'Académie du prix, à Francfort, le 11 octobre 2017
© John MACDOUGALL / AFP

Pour la troisième fois de son histoire, le jury du prix Goncourt a choisi de dévoiler mercredi sa sélection des romans en lice hors de France, à Francfort, où se déroule jusqu'à dimanche le plus grand salon professionnel de l'édition internationale.

Bernard Pivot, président de l'académie Goncourt, qui décerne le plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone, s'enthousiasme de ce choix: "Il faudra revenir à Francfort".

Non seulement le choix s'est passé "dans une grande sérénité", mais les dix membres du jury ont réussi à se mettre d'accord "à une vitesse stupéfiante", a souligné l'ancien animateur de l'émission littéraire mythique "Apostrophes", y voyant "un effet de la vitesse allemande".

Deux fois seulement jusqu'ici, le jury Goncourt s'était ainsi "décentralisé": en 2012, il s'était déplacé à Beyrouth pour annoncer ses finalistes, et en 2015 il avait symboliquement choisi de présenter son ultime sélection au musée du Bardo, à Tunis, cible d'un attentat ayant fait 19 morts.

A Francfort, le jury au grand complet ainsi que deux anciens lauréats du prix, la franco-marocaine Leila Slimani et Jérôme Ferrari, ont dévoilé la deuxième sélection du prix qui sera décerné à Paris le 6 novembre.

Des quinze romans en lice au départ il n'en reste que huit dont "L'art de perdre" (Flammarion), d'Alice Zeniter, un récit puissant sur les non-dits de la guerre d'Algérie racontant le destin d'une famille française dont le grand-père fut harki.

Âgée seulement de 31 ans, Alice Zeniter a déjà reçu le prix littéraire du journal Le Monde, le prix des libraires de Nancy (souvent présenté comme l'antichambre du Goncourt) et le prix Landerneau des lecteurs.

La "petite" éditrice Viviane Hamy n'en revient pas d'avoir l'un de ses auteurs retenus. "Alexis Ragougneau (auteur de "Niels") est bien sur la liste?" demande-t-elle, incrédule, au patron des éditions Flammarion Gilles Haéri. "Oui, il est bien là", lui répond dans un sourire l'éditeur d'Alice Zeniter.

- En espéranto aussi -

Pour les éditeurs, le Goncourt est un gage de ventes exceptionnelles dans le monde francophone. Mais c'est aussi, pour ses lauréats, l'assurance d'une visibilité incomparable dans le reste du monde. "Nous ne sommes pas aussi connus que Coca Cola mais tout de même", s'amuse Bernard Pivot.

Les lauréats du Goncourt sont toujours les auteurs francophones les plus demandés par les éditeurs étrangers qui souhaitent en acheter les droits et les traduire.

"Dans les deux ou trois heures qui ont suivi l'annonce de mon prix, une dizaine d'offres d'éditeurs étrangers sont arrivées chez mon éditeur Gallimard", se souvient Leila Slimani, lauréate du Goncourt l'an dernier pour "Chanson douce" (Gallimard).

"Je ne mesurais pas l'extraordinaire rayonnement international de ce prix avant de le recevoir", dit-elle. La romancière, qui vient de signer le contrat pour une 37e traduction de son roman, est toujours en tournée à l'étranger. "Le Goncourt a tout amplifié, tout démultiplié", résume-t-elle.

Jérôme Ferrari, lauréat du prix en 2012 pour "Le Sermon sur la chute de Rome" (Actes Sud) et qui a connu le même engouement à l'international après son prix, estime qu'"un livre commence à vivre quand il échappe à sa propre langue".

Membre du jury Goncourt, le franco-marocain Tahar Ben Jelloun reste stupéfait d'avoir été traduit en espéranto. "Vous vous rendez compte, il y a 2.000 locuteurs de cette langue à Amsterdam et on m'a traduit pour eux", dit-il dans un sourire.

Le jury Goncourt doit se réunir de nouveau le 30 octobre pour désigner ses quatre finalistes. Ensuite, ce sera la proclamation, dans la bousculade, au restaurant Drouant à Paris.

Le facétieux Bernard Pivot attend avec gourmandise ce moment. "C'est vrai, il y a du vacarme et du tapage chez Drouant lors de la remise du prix. On peut dire que la littérature fout le bordel chez Drouant d'une manière extraordinaire mais c'est le seul bordel littéraire que je connaisse et c'est un bordel qu'il faut encourager".

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