La Bourgogne inquiète de l'arrivée de "vins de France"
La filière viticole de Bourgogne, terre de crus prestigieux, s'inquiète de projets d'implantation de "vins de France", sans indication géographique, à côté de ses appellations d'origines contrôlées (AOC) et demande "un vrai débat" sur le sujet.
"Nous avons une inquiétude par rapport à un risque de détournement de notoriété", a déclaré mercredi à l'AFP le président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) Jean-Michel Aubinel, qui craint "une certaine confusion auprès du consommateur".
"Si la réglementation permet une protection forte du mot Bourgogne ou de tout autre mot d'appellation sur l'étiquette, elle n'en interdit pas l'emploi pour localiser une entreprise sur la contre-étiquette", a ajouté le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB).
Selon l'interprofession, la région a enregistré en 2017 "une très forte demande de droits de plantation" pour les "vins de France", poussant le conseil de bassin viticole (rassemblant Bourgogne, Beaujolais, Savoie et Jura) à demander lundi à l'Etat, dans un avis, une limitation drastique des autorisations de ces plantations en 2018.
Il s'agit, pour M. Aubinel, de "laisser le temps à la filière d'avoir un vrai débat sur le sujet". "La crainte principale est un développement massif d'une production de vins sans appellation, à partir de cépages des zones d'appellation", a ajouté le BIVB.
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