Exécutions de prisonniers en Ukraine : la guerre de l’information

Auteur(s)
Jean Neige, France-Soir
Publié le 13 mars 2023 - 18:20
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Palais Wilson
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FABRICE COFFRINI / AFP
Le Palais Wilson, à Genève (Suisse), siège du Haut-Commissariat pour les Droits de l'homme.
FABRICE COFFRINI / AFP

TRIBUNE/OPINION - Alors qu’une vidéo présentée comme l’exécution d’un soldat ukrainien tourne depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux et fait la une des journaux occidentaux, d’autres faits impliquant des exécutions de soldats russes par des soldats Ukrainiens ont bien moins été couverts. Deux poids, deux mesures? 

L’exécution de l’homme portant l’uniforme ukrainien 

La vidéo est courte et ne montre que l’homme, cigarette à la bouche, qui ne fait face ni à celui qui filme, ni à celui qui tire qui se trouve plus à gauche. Ces derniers ne parlent pas russe. Mais on ne les voit pas. 

Selon une première version de l’armée ukrainienne, la victime était un soldat porté disparu depuis le 3 février dans la région de Bakhmout. Il aurait été reconnu par sa famille, mais la photo diffusée est peu convaincante. Et puis une autre famille a revendiqué le héros. Et le ministère des Affaires étrangères de Moldavie a même déclaré qu’il s’agissait un citoyen moldave. Donc, avec autant de versions aussi affirmatives que contradictoires, on ne peut être sûr de rien. 

Quoi qu’il en soit, pour les Ukrainiens, comme pour 90% des commentateurs sur internet ou nos grands journaux de propagande comme Le Figaro,  il n’y a aucun doute : la vidéo montre l’exécution d’un courageux soldat ukrainien par ces "barbares" de Russes. 

Cette vidéo macabre a tout de suite donné lieu à une exploitation maximale, jusqu’au président Zelensky, et notamment la création d’un logo pour commémorer le nouveau héros, comme après la découverte d’un soi-disant charnier à Izioum

À qui profite cette séquence ? Cui bono ? 

Si des soldats russes sont responsables du crime, et l’ont filmé pour le diffuser, alors ils sont d’une stupidité sans limites, car cela les fait passer pour des criminels de guerre. La Russie n’a rien y gagner, bien au contraire. Elle aurait dans ce cas intérêt à rechercher les coupables et à les punir sévèrement. 

En fait, c’est bien à l’armée ukrainienne que bénéficient ces images, comme elle l’écrit elle-même :

"Ces images sont très douloureuses à regarder, mais elles ne font pas peur aux Ukrainiens. Non, la nation devient encore plus déterminée dans sa quête pour détruire tous les ennemis et libérer notre terre." 

La défiance patriotique du nouveau héros face à la mort et l’occasion de haïr plus encore l’ennemi galvanisent ainsi l’opinion publique pro-ukrainienne. A l’heure où l’Ukraine fait face à des difficultés pour recruter et motiver ses troupes, ce crime tombe à pic. Si des Russes ont fait le coup, ils ont donc rendu service à l’Ukraine. 

Doutes russes concernant une mise en scène 

D’après Le Monde, qui en l’occurrence a produit un article plus équilibré que Le Figaro, la seule réaction publique d’une personnalité russe vient de Prigojine, le chef de Wagner, qui met en doute la vidéo en ces termes : 

"Y a-t-il la moindre confirmation que c’était filmé près de Bakhmout ? La moindre confirmation que cette vidéo n’est pas une mise en scène, y a-t-il une preuve même minime de l’implication de Wagner ?" 

Pour Danil Bezsonov, le ministre adjoint de l’information de République Populaire de Donetsk, il y aurait des raisons de penser que l’homme exécuté serait en fait un soldat russe forcé de participer à une mascarade pour créer un scandale international et des accusations de crimes de guerre contre les Russes. Il laisse même une adresse de courriel pour toute personne ayant reconnu la victime. 

L’hypothèse d’un soldat ukrainien assassiné par les siens. 

Des commentateurs, comme Slavyangrad, soulignent les aspects bizarres de la vidéo et affirment qu’il s’agit d’un soldat ukrainien exécuté par les siens, pour une raison inconnue. Ainsi, l’homme se tient debout dans un trou de combat, fume une cigarette, l’air décontracté. Son casque est posé par terre. Il n’est pas armé, n’est pas attaché. Tout est calme, il ne semble pas y avoir de combats aux alentours. Et d’un seul coup, "Slava Ukraini" et exécution dans la seconde, ce qui semble indiquer qu’une arme était déjà braquée sur lui. 

L’hypothèse d’une exécution par des Ukrainiens n’est pas absurde. Depuis des mois, des vidéos circulent sur Telegram d’hommes en uniforme ukrainien au visage masqué par des cagoules en train de martyriser d’autres hommes portant le même uniforme et qui ont les yeux bandés. 

Dans une des vidéos, les soldats présentés comme des traitres ou des peureux qui ne veulent pas se battre ont les yeux bandés et les mains attachées. Leurs tortionnaires se livrent à des simulacres d’exécution, des balles sont tirées à proximité d’eux. Dans une autre vidéo, un homme lui aussi aux mains attachées et aux yeux bandés commence à se faire enterrer vivant. Il est à moitié enseveli quand le film s’arrête. Sur un troisième film, un homme est tabassé par un gradé. 

Ces vidéos ne sont pas authentifiées et elles sont ignorées en Occident. Elles pourraient être des œuvres de propagande pro-russe faites pour dégrader l’image de l’armée ukrainienne. 

Mais elles pourraient aussi être des vidéos authentiques, faites pour intimider les soldats ukrainiens récalcitrants. Avec l’afflux de gens recrutés contre leur gré dans l’armée ukrainienne, ce genre de situation ne serait pas étonnant.  

On lit par ailleurs que les bataillons les plus motivés comme Kraken ou Pravyi Sektor servent moins à combattre, qu’à chercher à s’assurer que personne dans les autres unités de l’armée ukrainienne ne recule ou ne fasse défection. Ils remplaceraient en quelque sorte les commissaires politiques présents dans chaque unité de l’armée soviétique qui étaient chargés de s’assurer de la loyauté et de la combativité des soldats.  

Donc, entre le simulacre d’exécution, et l’exécution tout cours, il n’y a qu’un pas. Si en plus, ils peuvent en faire une œuvre de propagande pour incriminer les Russes, pourquoi ne le feraient-ils pas ? 

L’opinion d’un ancien membre du SBU passé chez les Russes 

Ukr Leaks est une chaine Telegram lancée par l'Ukrainien Vasily Prozorov, un ex-agent du SBU qui travaillait depuis 2014 pour la division anti-terroriste (qui veut dire anti-séparatiste) du SBU. Ayant travaillé au cœur du service de la sécurité de l’Etat ukrainien, on peut supposer qu’il connait bien les coups tordus dont ils sont capables, comme lorsqu'ils ont fait croire à la terre entière, en mai 2018, au faux assassinat du journaliste Arkady Babchenko.  

Prozorov est passé en décembre 2018 chez les Russes et est devenu journaliste et commentateur. Il a été, sans surprise, banni de Youtube. Son opinion concernant l'exécution du soldat à la cigarette, exprimée sur sa chaine Telegram, mérite d’être citée presque intégralement : 

"Chaque fois que les médias occidentaux commencent à faire la promotion d'un autre crime ‘sanglant’ qui aurait été commis par des militaires russes en Ukraine, je n'ai aucun doute qu'il s'agit d'un faux ou d'une mise en scène. Boucha, maternité de Marioupol, tracteur polonais, la liste peut se poursuivre presque indéfiniment. (…)" 

"Après tout, à première vue, un soldat ukrainien se fait tirer dessus de sang-froid. Mais si les journalistes européens avaient au moins un peu de professionnalisme et d'objectivité, alors ils se seraient tout de suite posé des questions sur cette vidéo : 

⁉️Pourquoi le tireur ou les autres participants du tournage ne sont-ils pas visibles ? 

⁉️Pourquoi la vidéo est-elle apparue pour la première fois sur les chaînes ukrainiennes, et non sur les chaînes russes, si l'armée russe filmait ? 

⁉️Pourquoi aucune des vidéos dans lesquelles des Ukrainiens exécutent de sang-froid des Russes n'a-t-elle jamais été publiée dans les médias occidentaux ? 

⁉️ Est-il possible qu'il s'agisse de l'exécution d'un déserteur, car l'attitude envers de tels militaires dans les unités ukrainiennes nous est bien connue ? 

Convainquant leurs lecteurs qu'un côté du conflit est le Mal absolu et que l'autre côté représente le Bien, la liberté et la démocratie, ils ne font qu'inciter à la haine entre les peuples. Acceptant les termes du jeu des politiciens occidentaux et abandonnant les principes du journalisme objectif, les médias occidentaux prônent la poursuite de la guerre et le rejet de tout dialogue."

Opinion de l’ONU 

Pour le haut-commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) de l’ONU, la vidéo « semble authentique ». S’ils veulent dire que quelqu’un est bien exécuté, cela fait peu de doutes. Reste à savoir par qui. 

Au final, il reste difficile d’avoir des certitudes à ce sujet. On ne sait rien de la vidéo, par qui elle a été tournée, où et quand, et qui l’a mise en ligne en premier. On n'est même pas sûr de l'identité de la victime. 

Le HCDH rappelle aussi qu’ils ont aussi "documenté (…) des cas d'exécutions sommaires de prisonniers de guerre russes et ukrainiens". Mais les cas d’exécutions de prisonniers russes font moins la une des journaux occidentaux, comme le souligne Prozorov. En voici quelques exemples ci-dessous. 

Derniers exemples d’exécutions de prisonniers russes 

La dernière vidéo censée représenter l’exécution d’un soldat russe hors de combat a été diffusée le 12 mars sur la chaine Telegram Rubej99, reprise sur Slavyangrad. A la toute fin de la vidéo, on voit un soldat à terre, qui porte un brassard blanc, distinctif des soldats russes. Il est désarmé par un soldat ukrainien (avec un arrêt sur image, on distingue un drapeau ukrainien sur l’épaule gauche de ce dernier). Puis, ce soldat met en joue le soldat à terre et deux à trois rafales sont entendues dans la seconde qui suit alors que l’on ne voit plus à l’écran que les jambes du soldat à terre. D'après un ami linguiste, spécialiste de la région, les soldats qui suivent le blindé dans la vidéo parlent sourjik, un dialecte mélangeant l'ukrainien et le russe très répandu en Ukraine.

Le cas précédant filmé et diffusé remonte au 8 février. Un soldat ukrainien, identifié comme étant Sergei Makarenko, filme deux séquences avec une caméra apparemment fixée sur son casque. Dans le première, il exécute à bout portant de plusieurs balles dans la tête un soldat russe au sol désarmé. Au premier plan, gît un cadavre sanguinolent de la tête, probablement aussi exécuté juste avant. À quelques mètres, un autre soldat russe, blessé, gît au sol. Un deuxième soldat Ukrainien est présent. La caméra se déplace. On entend un coup de feu qu’on imagine correspondre à l’exécution de ce troisième soldat. 

Dans la deuxième séquence, on voit les trois cadavres, avec des plaies à la tête. Le criminel qui filme est de bonne humeur, il commence à chantonner, puis se déplace plus loin. On voit d’autres cadavres, et d’autres soldats ukrainiens qui se déplacent.  On voit aussi le visage de deux soldats ukrainiens sur les images, qui sont identifiables. 

Dans une séquence ultérieure, Makarenko tente de justifier ses crimes en prétextant que ceux qu’il a exécutés étaient des soldats de Wagner qui avaient tenté de prendre d’assaut leur position. 

Vu ses explications alambiquées, il est clair que ses notions du bien et du mal sont confuses, et qu’il semble possible qu’on ne lui ait jamais appris qu’exécuter un soldat "hors de combat " est un crime de guerre. 

Le HCDH s’est exprimé sur l’affaire et a jugé la vidéo du meurtre "authentique", en précisant que rien ne justifiait un tel acte. 

Je n’ai trouvé aucune réaction de responsables ukrainiens quant à ces crimes de guerre commis par leurs soldats. Dans un pays normal, cela devrait être la cour martiale. Visiblement aucun journaliste ne pose de questions aux autorités ukrainiennes sur cette affaire. 

Et dans ce cas, contrairement à la séquence reprise en boucle par les médias occidentaux de l’exécution de l’homme à la cigarette, un des criminels est clairement identifié et revendique même son crime.  Il n’y a donc aucune excuse à l’inaction de la hiérarchie. Qui ne dit rien consent. 

Peu de temps après, réagissant aux menaces de mort contre lui, Makarenko s’est filmé à nouveau à deux reprises en train de fanfaronner comme un véritable psychopathe en ces termes : 

" Je vous ai tué, je vous tue et je continuerai à vous tuer, et vous n'avez aucune idée de combien je vous ai tué. Ce que vous écrivez sur Internet à mon sujet, c'est : ‘Nous le trouverons et le tuerons, et si nous ne le tuons pas, il mourra de toute façon.’ Enfoirés, je vivrai pour toujours ! "

"Quand nous prendrons le Donbass, Lougansk et la Crimée, je veux tuer plus de la moitié des habitants là-bas."

D’après le compte Telegram Masno, citant des sources de "services spéciaux", Makarenko se cacherait maintenant à l’arrière du front. Sur ses dernières vidéos, il est à l’intérieur d’un immeuble et pas dans les forêts sanglantes où il rodait précédemment. 

Précédentes exécutions probables de soldats russes 

Le 15 novembre 2022, le HCDH a déclaré avoir reçu des "allégations crédibles d'exécution sommaires de personnes hors de combat […] commises par des membres des forces armées ukrainiennes". La mission de "monitoring" des droits de l'homme de l'ONU avait sans doute vu deux vidéos qui avaient commencé à circuler sur les réseaux sociaux à partir du 12 novembre. Elle a confirmé plus tard enquêter sur cette affaire.  

Ces deux vidéos montrent premièrement un groupe de soldats ukrainiens qui font prisonniers des soldats russes dans le jardin d'une maison. Ces derniers sortent un à un d’une cabane de jardin, les mains en l’air pour montrer qu'ils se rendent, et se mettent au sol à plat ventre, les mains sur la tête. Mais le dernier soldat qui sort de la cabane a l’air de faire mine de tirer sur les soldats ukrainiens, sans que cela soit bien clair car la vidéo coupe tout de suite. Un soldat ukrainien étant allongé au sol et tenant en joue avec un fusil tous les prisonniers russes, c’est peut-être lui qui a tiré en premier. La rébellion de ce soldat, si c’en était une, n’a pas dû durer bien longtemps.   

La vidéo qui suit, filmée par un drone, montre 11 cadavres de soldats russes, au même endroit, quasiment tous dans la même position, la plupart la tête en sang. En fait, cette seconde vidéo serait la première à avoir circulé.   

Le pouvoir ukrainien mis en cause prétend - par la voix de son médiateur des Droits humains - que les soldats russes n'ont pas été abattus au sol, mais se sont rebellés. L'un des soldats tués gît sur le dos, à quelques mètres des autres. S’agit-il de celui qui se serait rebellé et qui aurait tenté un baroud d’honneur désespéré ? Les soldats ukrainiens, échaudés par cet incident, ont pu vouloir se venger sur les autres soldats restés au sol. C’est le scénario qui a l’air le plus probable au vu de la séquence. 

Les crimes de guerre de la Légion géorgienne 

Le 5 avril 2022, une vidéo est apparue sur les réseaux sociaux montrant les cadavres baignant dans des mares de sang de quatre soldats portants les brassards blancs distinctifs des soldats russes (âmes sensibles, s’abstenir de cliquer sur le lien). L’une des 4 victimes a les mains attachées dans le dos, et a été visiblement exécutée d’une balle dans la tête.  

L’un des malheureux bouge encore. Il est achevé à bout portant de 3 trois balles. Des soldats en uniforme ukrainien tournent autour et se congratulent "Slava Ukraini". On voit distinctement le visage de deux d’entre eux. Un ami spécialiste de la région a reconnu sur la vidéo un certain Teimuraz Khinzanishvili, un ancien garde du corps du président géorgien déchu Saakashvili. 

La Légion Georgienne des troupes ukrainiennes est accusée du crime. Le commandant de l’unité est d’ailleurs filmé  en train d’affirmer qu’ils ne font pas de prisonniers.  

Ces "soldats" sont fiers de leurs actes, les revendiquent sans même se cacher, visiblement convaincus de leur impunité.  Et d’ailleurs, personne ne semble le leur reprocher.  

Imagine-t-on le scandale dans la presse occidentale si on faisait face à la situation inverse, avec des Russes revendiquant des exécutions ? Encore une fois, on ne sait pas qui a filmé la vidéo de l’homme à la cigarette. Personne ne la revendique. 

En ce qui concerne les accusations d’exécutions de membres de la défense territoriale ukrainienne à Boutcha par des soldats russes, datant de mars 2022, si certains indices sont incriminants, il n’y a pas en l’état de preuves irréfutables. Se reporter à l’article sur le sujet.  

Il semble qu’il y ait une plus grande indulgence pour les forces ukrainiennes dans la presse occidentale, car elles sont perçues comme défendant le pays "agressé" contre "l’envahisseur". Mais le droit de la guerre est le même pour tous. Et si l'Occident l'oublie, il trahit les valeurs qu'il prétend défendre. 

Et la question que l’on peut se poser en conclusion de tous ces malheurs est de savoir combien d'autres soldats sont abattus "hors de combat" loin des caméras. Il est à craindre que l’on ne voie que la partie émergée de l’iceberg.  

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