Philippe veut reprendre les devants après les polémiques de l'été

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Par AFP
Publié le 07 septembre 2017 - 17:53
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Le Premier ministre français Edouard Philippe à Paris, le 6 septembre 2017
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© ludovic MARIN / AFP
Le Premier ministre Edouard Philippe quitte l'Elysée le 6 septembre 2017
© ludovic MARIN / AFP

Après une mauvaise passe estivale, le Premier ministre Edouard Philippe veut reprendre l'initiative, en multipliant interviews et déplacements pour expliquer les réformes et déminer le terrain de la présentation d'un délicat budget 2018.

"Tout au long du mois de septembre, il y a un gouvernement qui va se déployer plus, qui va être plus présent. Le Premier ministre sera au devant de l'équipe", selon l'un de ses conseillers. "Sabre au clair, puisqu'il est passé par la cavalerie".

Condamné à l'exercice peu gratifiant des coupes budgétaires pour revenir dans les clous européens des 3% de déficit en 2017, le Premier ministre a vu se succéder les lames au cours d'un été où la popularité de l'exécutif n'a cessé de chuter.

Les mauvais sondages de popularité, "on s'en moque", jure Matignon. "Car, si on s'en préoccupe, on n'est plus dans l'action".

"Mais pendant les deux dernières semaines de juillet, on a été moins présents et on a été moins bons. On a passé notre temps à courir après la balle pendant les polémiques sur le budget de la Défense, les APL ou le budget des collectivités locales", analyse ce proche à Matignon.

Invité jeudi soir de BFM TV, l'ancien maire du Havre s'exprimera également samedi dans les colonnes de Sud-Ouest, à l'occasion d'un déplacement à Pau au côté du président du MoDem et ancien ministre de la Justice François Bayrou.

Il sera aussi l'invité de la rentrée de "l'émission politique" le 28 septembre sur France 2, avec également des déplacements dans un lycée professionnel jeudi midi, à Niort lundi avec Bruno Le Maire (issu de LR également) puis en Allemagne en fin de semaine prochaine.

Objectif? "Reprendre l'initiative, sans attendre la présentation du budget fin septembre, et qu'on fasse de la politique: prendre les devants, expliquer ce qu'on veut faire, plusieurs fois; le dire à la radio, le dire à la télé, le dire sur place auprès des gens lors des déplacements", souligne l'entourage de l'ancien maire du Havre.

L'exécutif entend mettre en avant les ministères qui vont voir leurs crédits augmenter: Défense, Education, mais aussi Intérieur, Justice, Enseignement supérieur, Ecologie ou encore Solidarités et Handicap. Et expliquer les coupes controversées qui s'annoncent: APL, grands projets d'infrastructure, emplois aidés...

La présentation des ordonnances sur la très sensible loi Travail a été considérée comme un bon point, quand l'incertitude plane encore sur l'ampleur des manifestations prévues en septembre.

- 'Pas d'acte lourd' -

Les bonnes résolutions de rentrée ont toutefois été quelque peu brouillées par une interview de reprise jugée confuse sur BFM TV/RMC, le 24 août. Le Premier ministre s'est plusieurs fois retrouvé dans l'incapacité de répondre aux colles de son intervieweur, Jean-Jacques Bourdin.

"Je ne suis pas Wikipédia", s'est défendu le chef du gouvernement. A Dijon mardi, il a réclamé du temps, demandant que son "bulletin de notes" ne lui soit pas adressé "maintenant" dès la rentrée.

"Edouard Philippe, c'est un peu comme à l'école: peut mieux faire", juge déjà un cadre macroniste. "Mais il va monter en gamme notre ami Edouard. Etre responsable aussi de l'histoire".

Encore inconnu de l'immense majorité des Français il y a moins d'un semestre, le Premier ministre doit apparaître plus clairement comme le "chef d'orchestre" qu'il souhaite être, selon des analystes. Une mission encore plus délicate quand le président Macron entend descendre de son Olympe jupitérienne pour contrer le scepticisme.

"A ce stade, l'image de Philippe est très peu structurée. Il n'a pas posé d'+acte lourd+ qui puisse lui donner de la consistance et l'identifier. Quand on demande aux Français pourquoi ils l'apprécient ou pas, ils répondent sur Emmanuel Macron. Un phénomène qu'on a déjà constaté avec Ayrault sous Hollande", observe Chloé Morin, spécialiste de l'opinion à la Fondation Jean-Jaurès (proche du PS).

"C'est d'abord la conséquence logique du présidentialisme français, qui s'est imposé avec le quinquennat mais aussi la pratique du pouvoir de Macron. Mais il y a aussi un deuxième effet: la prime aujourd'hui va à l'exubérance, au coup d'éclat. Or Edouard Philippe est sobre, rationnel, avec un style modeste", poursuit cet ex-conseillère à Matignon.

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