Accord à LR pour exclure les 5 pro-Macron mais un nouveau bureau politique sera nécessaire

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Par AFP
Publié le 24 octobre 2017 - 21:42
Mis à jour le 25 octobre 2017 - 11:05
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Gérald Darmanin le 16 octobre 2017 à Paris
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© ALAIN JOCARD / AFP
Gérald Darmanin le 16 octobre 2017 à Paris
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Le feuilleton à LR dure encore un peu: le bureau politique des Républicains a approuvé mardi l'exclusion de ses cinq responsables pro-Macron mais, faute de quorum, la plus haute instance du parti devra se réunir à nouveau, le 31 octobre, pour "valider" leur éviction.

Seule une cinquantaine de membres de la plus haute instance des Républicains étaient réunis au siège du parti (Paris XVe), alors que le quorum est fixé à 63, soit la moitié du nombre total du BP. "Une très large majorité a voté pour leur exclusion, seuls cinq ou six s'y opposant", a indiqué à l'AFP Bernard Accoyer, secrétaire général de LR.

Mais "devant le juridisme et les menaces procédurières des concernés, et en l'absence de quorum, il y aura une validation de leur exclusion" mardi prochain, a ajouté M. Accoyer.

Exit ceux qui avaient accepté de s'expliquer devant la commission ad hoc: Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, et Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, ainsi que les deux députés "Constructifs", Franck Riester et Thierry Solère.

Même si le résultat est le même, le traitement est différent pour le Premier ministre, qui n'a pas souhaité s'exprimer devant la commission. "Le BP a pris acte du départ d'Edouard Philippe" de LR. "En tant que chef du gouvernement, M. Philippe est le chef de la majorité", justifie M. Accoyer, et ne peut donc rester membre du "premier parti de l'opposition".

"Il n'est pas parti. N'importe quoi! Certains prennent leurs désirs pour des réalités", a immédiatement réagi auprès de l'AFP l'entourage de M. Philippe.

LR reproche aux pro-Macron "leur ralliement individuel à la majorité présidentielle", à certains d'entre eux, d'avoir "soutenu des candidats contre les candidats" LR aux législatives, ou, à l'instar de M. Darmanin, de s'être présenté sur des listes La République en Marche aux sénatoriales.

Autre reproche: avoir annoncé "la création imminente d’un nouveau parti politique, après avoir créé un groupe dissident à l’Assemblée nationale". Allusion à M. Riester, président du groupe "Constructifs" à l'Assemblée, qui avait annoncé lundi à l'AFP "la création, à court terme, d'un nouveau parti de droite, libéral, social, européen, réformiste et humaniste".

- Quid de Sens Commun ? -

Lors du BP, plusieurs personnalités se sont montrées virulentes. "Ceux qui nourrissent le FN, ce sont ceux qui entretiennent la confusion entre la droite et la gauche. Regardez ce qui s'est passé en Allemagne", a affirmé M. Accoyer, selon des participants.

"Ca suffit maintenant, il faut clarifier et donc les exclure. Mon sentiment est qu'en réalité, ça les amuse beaucoup d'instrumentaliser tout ça!", s'est exclamé Jean Leonetti.

Pour Laurent Wauquiez aussi, "le feuilleton a assez duré. Il faut que la droite soit de nouveau audible, on ne peut pas parler que des +Constructifs+, les LR c'est autre chose", a ajouté le favori pour la présidence des Républicains.

Plusieurs ténors du parti ont séché le BP de mardi soir, Alain Juppé, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, François Baroin, Jean-Pierre Raffarin ou Dominique Bussereau. Ces deux derniers ont pourtant manifesté leur soutien aux exclus.

"L' UMP - droite, centre, gaullistes, libéraux - s'éteint ce soir dans la dérive de l'exclusion", a tweeté M. Bussereau. "Que ceux qui souhaitent gouverner la Ve République n'oublient pas ce qui la fonde: le rassemblement", a également tweeté M. Raffarin.

Dans la soirée, l'eurodéputé et ancien ministre Alain Lamassoure a annoncé qu'il quittait LR pour protester contre l'exclusion des cinq macronistes. "LR craint-il l’échec du gouvernement ou sa réussite ? En 2002, j’ai quitté le parti de François Bayrou parce que je souhaitais la réussite de Jacques Chirac et du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Aujourd’hui, je quitte LR parce que je souhaite la réussite du redressement de la France et de l’Europe engagé depuis le printemps", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le bureau politique a par ailleurs abordé la question de Sens commun, l'émanation politique de la Manif pour tous, dont le président, Christophe Billan, a créé une polémique en évoquant notamment un rapprochement avec Marion Maréchal-Le Pen.

Daniel Fasquelle, candidat à la présidence de LR, a réclamé que son parti rompe avec le mouvement conservateur, et Maël de Calan, également, a carrément démandé l'exclusion de son président.

"Le BP a condamné les déclarations de M. Billan et m'a chargé de rencontrer les responsables de Sens commun", a indiqué M. Accoyer.

"Fallait-il que je sois adhérent de Sens commun pour ne pas connaître l'exclusion ?", a ironisé dans un tweet M. Darmanin.

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