Affaire des assistants parlementaires du FN : dans une lettre Marine Le Pen explique aux juges pourquoi elle ne répond pas à leur convocation

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 10 mars 2017 - 18:41
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Marine Le Pen.
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Marine Le Pen s'estime au centre d'un "feuilleton politico-médiatique quasi quotidien".
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La présidente du FN a envoyé une lettre aux deux juges d'instruction qui devaient l'entendre ce vendredi dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen. Marine Le Pen s'estime au centre d'un "feuilleton politico-médiatique quasi quotidien".

Le bras de fer entre Marine Le Pen et la justice sur l'affaire des emplois fictifs présumés chez les assistants parlementaires de la présidente frontiste se poursuit. Cette dernière a d'ailleurs déjà refusé de se rendre à une convocation de la police fin février. Elle ne s'est pas non plus déplacée à la convocation des juges d'instruction Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke, en charge de l'affaire,  pour être entendue ce vendredi 10.

La candidate à l'élection présidentielle avait annoncé de longue date qu'elle n'irait pas comme le révèle Le Parisien dans son édition du jour. Le journal a pu se procurer le contenu d'une lettre, datée du 3 mars dernier, que Marine Le Pen a adressé aux juges pour justifier son refus de les voir.

Premier point soulevé par la dirigeante frontiste, la date de la convocation: "Je m'étonne de l'urgence subite donnée au traitement de cette affaire (...) pour aboutir à une convocation 40 jours avant l'élection présidentielle". Néamoins, "un tel délai est courant dans les enquêtes préliminaires", a expliqué une source judiciaire citée par le quotidien. Et d'ajouter: "D'autant que des services français et européens étaient conjointement saisis des investigations. La masse de données à éplucher était particulièrement importante".

Autre argument soulevé par la candidate à l'élection présidentielle, qui vient d'enregistrer ses 500 parrainages, le principe de "séparation des pouvoirs". "Cette procédure est mal fondée en fait et en droit, puisqu'elle tend à soumettre mon travail de députée au contrôle de l'autorité judiciaire", a-t-elle souligné. Et d'assurer que "les conditions de légalité, de sérénité et de confiance ne sont donc pas réunies aujourd'hui pour une éventuelle audition", dénonçant un "feuilleton politico-médiatique quasi quotidien".

Un point de vue martelé ce vendredi matin au micro de France Bleu Berry. "Je suis, moi, victime d'une opération politique menée par le Parlement européen depuis plus de trois ans. J'ai demandé moi-même la désignation d'un juge d'instruction dans cette affaire il y a plus d'un an, elle a été refusée. Comme par hasard cette agitation arrive à quelques jours de l'élection présidentielle, personne n'est dupe", s'est emporté Marine Le Pen.

Les juges d'instruction tentent de déterminer si le FN a mis en place un système pour rémunérer ses cadres ou employés avec des fonds publics de l'Union européenne, via des contrats d'assistants de députés. En cause, leur présence à des postes figurant dans le dernier organigramme du parti en France, qui peut faire douter de leur emploi effectif à l'assemblée siégeant à Strasbourg. Pour les salaires versés à Catherine Griset mais également à son garde du corps Thierry Légier, le Parlement européen réclame environ 340.000 euros à Marine Le Pen.

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