Annulation des mesures pour les gilets jaunes ? Edouard Philippe a cédé face aux députés

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La rédaction de France-Soir
Publié le 19 décembre 2018 - 12:03
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Le Premier ministre Edouard Philippe à Matignon, le 14 décembre 2018
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
En deux heures Matignon est revenu sur sa décision d'annuler certaines mesures.
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Mardi, Matignon a complètement fait volte-face en deux heures: après avoir annoncé la suppression de mesures annoncées en novembre en faveur des gilets jaunes mais rendues potentiellement obsolètes depuis l'allocution du 10 décembre, le Premier ministre a confirmé leur maintien. Entre les deux, la pression des députés LREM, en première ligne face aux manifestants et critiques sur la gestion de la crise.

Vu de l'extérieur, c'est un rétropédalage embarrassant. Mais derrière les constats de surface, c'est peut-être aussi le signe d'un gouvernement qui n'est plus capable de s'imposer face à une majorité parlementaire qui, si elle a été décrite comme "docile" au début de la mandature, commence à se rebeller contre la gestion de la crise des gilets jaunes.

Mardi 18, en à peine deux heures, le Premier ministre a annoncé la suppression de certaines annonces faites en faveur des gilets jaunes au mois de novembre, antérieures à l'allocution présidentielle du 10 décembre. Avant de se dédire dans la foulée suite à la pression des parlementaires La République en Marche.

En fin d'après-midi, Matignon annonce à l'Agence France Presse que ces annonces gouvernementales destinées à calmer le mouvement des gilets jaunes aux premiers jours du mouvement –sans aucun résultat– seraient retirées. Exit donc des mesures presque oubliées comme l’extension du chèque énergie, le relèvement du barème kilométrique ou le doublement de la prime à la conversion pour les automobilistes roulant le plus. La raison? "Il nous apparaissait normal de supprimer les compensations à la hausse de la taxe carbone à partir du moment où cette hausse était elle-même supprimée" explique l'entourage d'Edouard Philippe au journal Le Monde.

Lire aussi - "Gilets jaunes": Matignon renonce à des mesures ... avant de les maintenir

Deux heures plus tard, coup de tonnerre: Matignon se ravise et annonce que toutes les mesures initiales seraient conservées. Entretemps, des députés LREM –qui devaient voter cette annulation– ont appelé Matignon pour faire part de leur inquiétude… mais plus probablement de leur colère. En témoigne ce tweet du député du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin, parlant d'une stratégie de retrait "inaudible et incompréhensible". Lors de cette crise des gilets jaunes, plusieurs députés LREM ont été directement confrontés à la colère contre la majorité, entre des permanences murées, des échanges tendus (voir ici), voire des menaces au domicile de ceux qui, il y a 18 mois, se félicitaient d'incarner le renouveau.  

Le gouvernement a donc cédé renonçant aux 130 millions d'économie que le retrait de ces mesures aurait permis de réaliser. "Un gouvernement qui a peur de tout, à moins qu'il ne tienne plus rien" avance même France Inter. Entre l'annulation du moratoire initial d'Edouard Philippe par Emmanuel Macron, et ce nouveau renoncement en un temps record, il n'a jamais paru aussi fragile.

Voir aussi:

Face à la crise des "gilets jaunes", l'avenir de Philippe à Matignon en question

Matignon annule la réunion avec les Gilets jaunes, faute de participants

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