Borloo et le "gratin de nouilles" : son tacle à Macron sur le plan banlieue
Alors qu'il semblait avoir accepté d'avaler la couleuvre du rejet -très sec- de son plan banlieue par Emmanuel Macron, Jean-Louis Borloo sort désormais les crocs. L'ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy a ainsi dénoncé le "jeune monde (...) inefficace et dangereux" porté par le président en exercice, ce jeudi matin sur RTL.
"Il faut faire attention à ce que notre pays ne se retrouve pas dans la situation désagréable où le gratin se sépare des nouilles", a tenté d'imager Jean-Louis Borloo. Si cette formulation quelque peu hasardeuse a immédiatement focalisé l'attention sur les réseaux sociaux, le message n'en est pas moins une sévère attaque contre Emmanuel Macron.
"Moi, mon sentiment c'est qu'on est en train de remplacer le vieux monde des solidarités par le jeune monde des abandons de ceux qui ont besoin de la solidarité", a ainsi développé l'auteur du plan banlieue remis fin avril.
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Emmanuel Macron avait ainsi totalement rejeté ce rapport, qu'il avait pourtant lui-même commandé. Le motif? "Ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs (lui-même et Borloo), ne vivant pas dans ces quartiers, s’échangent l’un un rapport et l’autre disant, «on m’a remis un plan, je l’ai découvert». Ce n'est pas vrai, ça ne marche plus comme ça", avait ainsi déclaré le président devant un parterre de 600 invités, dont de nombreux journalistes. Une humiliation publique pour Borloo.
Et depuis? Rien. Et c'est bien ce qui écœure Jean-Louis Borloo. Au point que l'ancien ministre, de droite, qui a longuement travaillé sur ce plan, que d'aucuns espéraient comme la mise en œuvre -enfin- du volet social de la politique du président, a tiré à boulets rouges sur le "président des riches" ce jeudi matin.
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La France est "une monarchie qui n'a plus de moyens, et ce qui me dérange c'est que les quelques moyens qu'elle a, elle a décidé d'arbitrer pour permettre à ce qui courent le plus vite de courir de plus en plus vite", a-t-il ainsi dénoncé. Avant de conclure, à l'adresse directe d'Emmanuel Macron: "Cette vision de la société, je la trouve inefficace et dangereuse". Et c'est un premier de cordée qui le dit.
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