Campagne présidentielle : Benoît Hamon a-t-il trop dépensé ? Julien Dray veut un audit
Benoit Hamon a été le deuxième candidat le plus dépensier lors de la campagne présidentielle 2017, derrière Emmanuel Macron. Invité sur LCI mercredi 9, Julien Dray, proche de François Hollande et porte-parole de la direction collégiale du PS, a fait part de ses interrogations concernant la rentabilité de la course à l'Elysée. En effet, comme le rapporte Le Lab d'Europe 1, en comparant la somme dépensée au nombre de voix, on s'aperçoit que Benoît Hamon a dépensé 6,58 euros pour chaque voix qu'il a obtenue, contre 1,93 euros pour le vainqueur final.
Le proche de François Hollande s'est ainsi indigné des dépenses du malheureux candidat, qui a par ailleurs quitté le PS juste après la campagne. "vous dépensez un argent qui ne vous appartient pas, qui appartient pour une part aux militants du Parti socialiste, ou qui va être gagé sur le patrimoine du Parti socialiste. Donc c'est la moindre des choses que de pouvoir venir s'expliquer en disant: +Voilà ce que j'ai fait des sous+. On ne peut pas dépenser l'argent et s'en aller".
Interrogé ensuite sur les comptes que devraient rendre Benoît Hamon au Parti socialiste, le conseiller régional d'Ile-de-France a répondu, "il y a un audit à faire, il y a une explication à donner. Pour l'instant, on a du mal à se faire une idée. On trouve que c'est beaucoup de sous pour un résultat très modeste. Alors si à côté, il y avait des dizaines d'initiatives très importantes qui avaient été prises... Mais quand je compare le calendrier de la campagne, je me dis qu'ils ont dû payer des choses très cher".
Julien Dray a tenu à rappeler les coûts de la campagne, à laquelle il avait fortement participé, de Ségolène Royal en 2007. La nouvelle ambassadrice chargée de la négociation pour les pôles arctique et antarctique avait dépensé elle, plus de 20 millions d'euros pour un total de 26,2 millions de voix (au premier et second tour), soit un ratio de 0,70 euros par vote. Le porte-parole a ensuite comparé les deux présidentielles, "j'en ai dirigé une directement et c'était celle de Ségolène Royal, je sais ce que nous avions dépensé à l'époque (...). Et j'ai pas le sentiment que quand on compare les deux campagnes, il y ait eu le même calendrier, le même type d'initiatives".
Une accusation à pondérer toutefois: si les questions sur la gestion de la campagne sont légitimes, Benoît Hamon ayant échoué à se qualifier pour le second tour et ayant réuni un score très bas au premier il est logique qu'il ait recueilli moins de voix.
Depuis la défaite du Parti socialiste aux élections législatives le PS souffre de difficultés financières et envisagerait même de vendre son siège emblématique de la rue de Solférino, à Paris. La publication des frais de campagne des différents candidats tombe mal pour Benoît Hamon, qui va être appelé à rendre des comptes.
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