Depuis l'Irak, Hollande prédit une année de "victoire contre le terrorisme"
François Hollande était déjà venu en Irak en septembre 2014. Il reste à ce jour le seul dirigeant majeur de la coalition internationale anti-EI, dirigée par les Etats-Unis, à s'être rendu dans ce pays depuis le lancement de cette coalition il y a deux ans et demi.
A Bagdad, face à des instructeurs militaires français qui forment les troupes d'élite du contre-terrorisme (CTS) irakien, M. Hollande a prédit que l'année 2017 serait une "année de victoire contre le terrorisme". "Agir contre le terrorisme ici en Irak, c'est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol", a-t-il insisté. Si l'Irak où l'EI contrôle des territoires est régulièrement frappé par des attentats djihadistes meurtriers contre des civils, la France a également été touchée, notamment à Paris ou à Nice.
Mais, a poursuivi François Hollande, la "victoire" n'est rien sans la "reconstruction" de l'Irak, dont les forces armées sont engagées dans une lutte périlleuse pour tenter de reprendre les territoires conquis par les djihadistes en 2014. La reconstruction de ce pays meurtri où des centaines de milliers de civils ont été déplacés créera "autant de conditions supplémentaires pour éviter des attaques supplémentaires sur notre territoire", selon M. Hollande.
La France est le deuxième contributeur de la coalition internationale derrière les Etats-Unis. Depuis son engagement en septembre 2014, elle a effectué plus de 1.000 frappes et détruit environ 1.700 objectifs en Irak ou en Syrie, les deux pays où est implanté l'EI.
Outre les 14 avions de chasse Rafale basés en Jordanie et aux Emirats arabes unis, environ 500 soldats français assurent des missions de conseil, de formation et d'appui d'artillerie en Irak aux forces engagées pour reprendre aux djihadistes la ville de Mossoul (nord). Ils ne participent toutefois pas directement aux combats au sol.
Lancée le 17 octobre, l'offensive pour reprendre à l'EI son fief de Mossoul, deuxième ville d'Irak, mobilise à l'heure actuelle le gros des troupes irakiennes engagées dans la lutte contre l'EI. Epaulées par les frappes aériennes de la coalition, elles font face à une forte résistance des djihadistes. Les combats dans la ville sont par ailleurs compliqués par la présence de civils.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, que M. Hollande doit rencontrer au cours de sa visite, a jugé la semaine dernière que "trois mois" étaient encore nécessaires pour "éliminer l'EI". "A Mossoul, on peut estimer qu'il reste trois mois, ça sera long, en particulier avec le souci quotidien de protéger des populations civiles et de ne pas faire de frappes inconsidérées", a également estimé une source diplomatique française.
Après Bagdad, le président français doit se rendre à Erbil au Kurdistan irakien (nord), où sont stationnées les forces spéciales françaises qui conseillent les peshmergas kurdes engagés dans la bataille de Mossoul. Le président, qui a engagé les armées françaises dans la lutte antiterroriste depuis 2012, poursuit avec cette visite un quinquennat inédit de "chef de guerre" au plus près des opérations.
A Bagdad, il s'entretiendra avec les trois composantes du pouvoir irakien: le président kurde de la République Fouad Massoum, le Premier ministre chiite Haider al-Abadi et le président sunnite du Parlement Salim Al-Joubouri. Sa visite est placée sous haute sécurité deux jours après un attentat revendiqué par l'EI qui a fait près de 30 morts sur un marché de Bagdad.
La visite de M. Hollande intervient quatre ans, presque jour pour jour, après le lancement de l'offensive antidjihadistes au Mali. "Nous n'en avons pas terminé avec le fléau du terrorisme", avait averti samedi M. Hollande dans ses derniers voeux du Nouvel An avant de quitter l'Elysée en mai. Face à leurs pertes de terrain en Irak, en Syrie ou en Libye, les djihadistes ont multiplié les attentats meurtriers dans ces pays mais aussi en Europe.
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