Emmanuel Macron : Donald Trump "commet une faute pour l’avenir de notre planète"

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Par AFP
Publié le 02 juin 2017 - 02:05
Mis à jour le 03 juin 2017 - 00:15
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Une capture d'écran d'Emmanuel Macron sur LCI, le 1er juin 2017
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Une capture d'écran d'Emmanuel Macron sur LCI, le 1er juin 2017.
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"Make our planet great again" (rendez sa grandeur à notre planète): en parodiant le slogan de campagne de Donald Trump pour s'adresser dans leur langue aux Américains, Emmanuel Macron a défié le locataire de la Maison Blanche et affiché sa volonté d'être aux avant-postes de la lutte contre le réchauffement climatique.

Le nouveau président français a cassé les codes de la communication élyséenne, incarnant une nouvelle génération de responsables politiques, anglophone et décomplexée.

Deux heures après l'annonce du retrait américain de l'accord de Paris sur le climat, Emmanuel Macron était en direct sur les chaînes d'information pour accuser Donald Trump d'avoir commis une "erreur pour son pays" et "une faute pour l'avenir de la planète".

Il lui avait entre-temps parlé de vive voix au téléphone, un "échange direct", selon l'Elysée. "Rien n'est négociable dans les accords de Paris", a-t-il ainsi répliqué à son homologue américain qui avait évoqué une hypothétique renégociation.

Emmanuel Macron s'est aussi brièvement entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel pour réaffirmer, toujours selon l'Elysée, "leur engagement commun et résolu à mettre en oeuvre l'accord de Paris" et "le défendre sur la scène internationale".

Un rien provocateur, il a prôné une fuite des cerveaux à fronts renversés, des Etats-Unis vers la France. "A tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés que la décision du président des Etats-Unis a déçus", Emmanuel Macron a assuré qu'ils trouveraient "dans la France, une seconde patrie".

- "Appel solennel" -

En février, candidat à la présidentielle, Emanuel Macron avait déjà lancé un "appel solennel" à ces mêmes "chercheurs, entrepreneurs et ingénieurs américains travaillant sur le changement climatique" et faisant les frais du credo climatosceptique de leur président.

Le nouveau coup d'éclat du président Macron intervient après une séquence diplomatique intense qui l'aura vu parler d'égal à égal à la chancelière allemande à Berlin et résister à la poignée de main virile du président américain lors d'une rencontre en marge d'un sommet de l'Otan à Bruxelles.

Emmanuel Macron s'était montré cependant un peu trop optimiste à l'issue du G7 de Taormina, en Sicile, samedi, disant avoir "bon espoir" que Donald Trump confirmerait l'engagement américain sur les accords de Paris et faisant assaut d'amabilité à l'égard d'un dirigeant qu'il jugeait "pragmatique" et "ouvert".

A l'inverse, la chancelière allemande, très pessimiste, n'avait pas décoléré, qualifiant les discussions avec Trump sur le climat de "pas du tout satisfaisantes".

Désormais, Emmanuel Macron fourbit ses armes. Il réunira le gouvernement la semaine prochaine pour jeter les bases d'"un plan d'action concret" en faveur de l'accueil de chercheurs et d'entrepreneurs mais aussi pour l'Europe et l'Afrique.

Et dès vendredi soir, après s'être entretenu avec le pape du climat et des réfugiés, il a reçu à l'Elysée l'ancien maire de New York Michael Bloomberg, envoyé spécial des Nations unies pour les villes et le climat.

"Nous ne permettrons pas à Washington d'être sur notre chemin", a lancé ce dernier, assurant que villes, Etats fédérés, entreprises et citoyens américains se substitueront au gouvernement fédéral pour "satisfaire" malgré tout l'accord de Paris.

Emmanuel Macron a cependant encore beaucoup à faire sur la scène intérieure où l'exécutif est empêtré dans l'affaire Ferrand, qui a pollué jeudi les annonces du garde des Sceaux sur la future loi de moralisation de la vie publique.

Le nouveau président français qui a endossé la responsabilité particulière de son pays à l'égard de l'accord de Paris doit aussi convaincre de la sincérité de son engagement écologique.

Son programme électoral affichait prudemment l'objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en France d'ici à 2025 et sur le dossier de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, il a une nouvelle fois temporisé jeudi avec la nomination de trois médiateurs pour une mission de six mois.

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