Européennes : Marine Le Pen prédit de "beaux jours" malgré les affaires

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Par AFP - Paris
Publié le 16 septembre 2018 - 06:00
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Marine Le Pen, à Châlons-en-Champagne, le 7 septembre 2018
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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP/Archives
Marine Le Pen, à Châlons-en-Champagne, le 7 septembre 2018
© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP/Archives

"Le RN a de beaux jours électoraux devant lui". Marine Le Pen est optimiste pour sa rentrée très européenne et axée sur l'immigration dimanche à Fréjus (Var), misant sur les vents nationalistes porteurs en Europe, malgré les affaires judiciaires et un parti mal en point.

L'éclaircie, pour un parti qui souffre aussi sur le plan financier, est venue jeudi d'un sondage Odoxa. Il met le Rassemblement national au coude à coude avec La République en marche (21,5% pour LREM contre 21% pour le RN) aux élections européennes de mai. Un score semblable à celui de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle.

Une bonne nouvelle que les militants arrivés au théâtre de Fréjus pour entendre leur cheffe répètent en boucle.

Pour le sociologue Sylvain Crépon, "la situation du RN d'un point de vue électoral n'est pas si catastrophique compte tenu de tous les boulets qu'il traîne".

Il rappelle qu'en 2002, Jean-Marie Le Pen parvient au second tour après une scission qui avait vu Bruno Mégret emporter avec lui "la moitié de l'appareil".

Paulette Delporte, retraitée sympathisante du Nord, en vacances au camping de Fréjus, veut savoir "ce que Marine Le Pen envisage pour nos jeunes qui sont payés au Smic et tous ces immigrés qui gagnent autant sans rien faire".

- L'écologie d'Hervé Juvin -

Le matin, les élus ont eux entendu, "ravis", l'essayiste Hervé Juvin, inconnu du grand public, proche de la Nouvelle droite d'Alain de Benoist, et cité pour conduire la liste du RN.

L'écologie, fil conducteur de son discours, est un thème que le RN voudrait développer pour séduire les classes moyennes et supérieures. "Les civilisations sont des écosystèmes en soi", abonde Philippe Vardon, ancien dirigeant du Bloc identitaire promu au bureau national du RN en mars.

Malgré l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen, pour laquelle Marine Le Pen est à nouveau convoquée par les juges en octobre, Caroline André, conseillère municipale de Cagnes-sur-Mer (Alpes maritimes) "n'est pas inquiète" pour la cheffe du RN.

Cette enquête a cependant plombé les finances du parti, déjà très endetté. Les juges ont ordonné fin juin la saisie de 2 millions d'euros d'aide publique due au RN, craignant que le parti n'utilise cet argent pour rembourser ses dettes au lieu de payer d'éventuels dommages.

Le RN risque en outre un nouveau procès sur le financement de ses campagnes en 2014 et 2015.

"Ce sont des persécutions" dignes d'un "régime totalitaire", cingle un proche de la finaliste de la présidentielle 2017.

Bien qu'à court d'argent, le RN a présenté plusieurs tracts à Fréjus, dont l'un montre Marine Le Pen à côté de son allié italien devenu ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini.

"Partout en Europe, nos idées arrivent au pouvoir", peut-on lire sur l'affiche.

- Prudence sur l'euro -

Longtemps son inspiratrice, Marine Le Pen table désormais sur l'expérience de son ami au pouvoir pour l'aider aux européennes.

L'objectif n'est pas tant de parvenir au record de 2014 (25% des voix), que de former au Parlement européen "une minorité de blocage".

Promue en quelque sorte première rivale par Emmanuel Macron, quand le président a revendiqué le rôle de premier opposant aux "nationalistes", Marine Le Pen fera surtout campagne contre l'immigration, dénominateur commun de ses amis en Europe et de ses militants, plus divisés sur la sortie de l'euro, qui n'est plus la priorité du RN.

Son ancien bras droit Florian Philippot, parti après la présidentielle, l'éreinte à ce sujet dans un livre à paraître mercredi.

Il affirme sentir chez Marine Le Pen un "renoncement à la victoire" qui explique, selon lui, son évolution vers des thèses plus identitaires, sous l'influence des anciens mégrétistes, dont son conseiller Philippe Olivier.

Mme Le Pen doit encore convaincre qu'elle peut se rapprocher d'autres formations pour accéder au pouvoir, comme l'ont fait ses alliés en Autriche et en Italie, alors que LR exclut toute alliance.

A défaut d'avoir persuadé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan de s'associer à elle, Marine Le Pen promet une liste "de rassemblement" dans laquelle pourrait figurer l'ancien ministre LR Thierry Mariani, qui tarde à se décider, et un élu de Gironde.

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