Législatives 2017 : pourquoi y a-t-il tant de candidats qui se présentent à cette élection ?

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 10 juin 2017 - 18:47
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La République en Marche! est toujours nettement en tête des intentions de votes au 1er tour des élec
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Il y aura 1.200 candidats de plus cette année par rapport à 2012.
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Ils seront 7.782 (sans compter les suppléants) cette année à concourir pour l'un des 577 sièges de député disponibles. Parmi eux, de très nombreux "petits candidats" qui n'ont pas la moindre chance de l'emporter, ni même de dépasser les 1%, mais qui prennent quand même le risque financier et le temps qu'exigent une campagne. Pourquoi?

CANDIDAT - Cette année, ils seront 7.882 sur le départ. Le nombre de candidats pour ces élections législatives 2017 surpasse largement le précédent scrutin en 2012 (6.603 candidats). Sur les 577 circonscriptions qui vont être renouvelées, cela fait une moyenne de 14 candidats par zone. Mais certaines dépassent largement les 20. L'occasion pour les électeurs de voir fleurir sur les panneaux électoraux ou dans les boîtes aux lettres des affiches et des professions de foi portant le nom de parti majoritairement inconnus du grand public ou presque: "Parti animaliste", "Allons enfants!", "Parti pirate", "Parti libéral démocrate", "Mouvement 100%", "Parti du vote blanc" (à ne pas confondre avec le fait de voter blanc...) et autre "577-Les Indépendants"…

Une stratégie qui, sur le strict plan électoral, n'est jamais très bonne pour les "petits partis" qui enregistrent souvent des scores faméliques. Pourquoi alors se présenter si l'on a absolument aucune chance de peser sur le scrutin?

La réponse est à chercher du côté du mode de financement des partis politiques en France. Les aides publiques dédiées à l'activité politique sont calculées en fonction des résultats obtenus précisément à ce scrutin. La base de calcul est simple: chaque voix obtenue rapporte 1,42 euros à la formation politique à laquelle le candidat est rattaché. Et cela chaque année, pendant cinq ans (ou jusqu'à une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale). Une manne potentiellement élevée pour les formations les plus petites qui ne peuvent pas compter sur des indemnités d'élus ou des cotisations nombreuses. Une seule condition, et non des moindre: pour pouvoir accéder à ce financement, un parti doit obtenir au moins 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions. Sinon, il ne touche rien.

Un chiffre en apparence atteignable sur 577 circonscriptions, mais quasiment illusoire pour la plupart dans les faits. Lors du premier tour de ces législatives chez les Français établis hors de France (qui votaient le 4 juin), et pour lesquels les résultats sont connus, les petites formations sont restées cantonnées dans les limbes. Exemple type: dans la neuvième circonscription (Afrique Nord-Ouest), sur les 27 candidats (!), 15 n'ont pas dépassé la barre des 1%. Le système est d'autant plus injuste que le gros du risque financier est supporté par les candidats eux-même qui doivent financer une campagne législative qui coûte généralement entre 15.000 et 30.000 euros, qui n'est pas prise en charge par les partis (qui cherchent justement de l'argent...) et qui n'est remboursée que si le candidat obtient 5% des voix, un score quasiment impossible avec autant de prétendants sans moyen. Autrement dit, ces "petits" candidats financent leurs partis... au prix de leurs propres économies.

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