Macron interpellé par la femme d'Yvan Colonna : "Ce n'est pas un animal, c'est un être humain" (vidéo)
Les caméras ont capté le moment qui restera peut-être la plus forte du déplacement d'Emmanuel Macron. Mardi, alors qu'il marchait dans une rue d'Ajaccio au milieu de la foule, une femme est venue vers lui et l'a sollicité. Et la femme en question n'est pas n'importe qui pour celui qui a commencé sa visite en rendant un hommage à Claude Erignac: il s'agit de Stéphanie Colonna, l'épouse d'Yvan Colonna. Ce dernier est l'homme qui a tué le préfet le 6 février 1998, et qui purge une peine de prison à perpétuité.
"Bonjour, je suis la femme d'Yvan Colonna" débute celle qui n'a visiblement pas eu beaucoup de difficultés à passer le cordon de sécurité. "Mon fils de six ans n’a pas vu son père depuis un an et demi. S’il vous plaît monsieur le président, faites quelque chose (…) Ce n’est pas un animal, c’est un être humain. Il est innocent" débute la femme qui parvient à s'exprimer clairement malgré l'émotion apparente.
Yvan Colonna est en effet détenu dans une prison d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône à 400 kilomètres d'Ajaccio. La question de l'incarcération des détenus corses (que les partisans d'une Corse indépendante ou autonome évoquent comme des "prisonniers politiques") est l'une des revendications des deux dirigeants Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.
Emmanuel Macron, de son côté, écoutant l'épouse de l'assassin du préfet, lui a assuré "que votre enfant puisse voir son père, que les personnes qui sont détenues dans notre pays puissent voir leur famille, ça fait partie des choses que nous allons assurer".
Une réponse qui, en apparence, a obtenu l'approbation de l'épouse d'Yvan Colonna. On notera cependant qu'elle n'indique en rien un rapprochement du prisonnier et de sa famille. Pour rappel, en droit français, si la famille doit toujours faire une demande administrative pour visiter un proche, celle-ci est toujours acceptée (ce qui n'est pas forcément le cas pour la détention préventive) sauf s'il y a "des motifs liés au maintien du bon ordre et de la sécurité ou à la prévention des infractions" (Article 35 de la loi pénitentiaire n° 2009-1436 du 24 novembre 2009). Mais cette garantie n'implique en rien un possible rapprochement géographique entre la famille et le détenu.
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