Macron : "pas d'argent magique" pour les hôpitaux (vidéo)
Emmanuel Macron a eu affaire à des professionnels de santé remontés lors de sa visite du CHU de Rouen, jeudi 5. Venu pour présenter le nouveau plan autisme, il n'a pas échappé aux apostrophes sur le manque de moyens des hôpitaux, et, lors d'un échange avec une aide-soignante a lâché une phrase qui a créé un début de polémique.
Face aux critiques sur les fermetures de lits ou suppressions de postes, le président de la République a mis en avant ses Etats généraux de la santé, concertations qui doivent permettre notamment de faire des économies en réorganisant un système hospitalier que certains jugent à bout de souffle. Il a opposé au débloquement de nouveaux fonds l'effort que cela ferait peser sur le contribuable.
Lire: Hôpitaux "sous tension" et décès aux urgences: le système de santé à l'agonie?
"A la fin c'est vous qui les payez aussi (les moyens supplémentaires, NDLR), vous savez. Il n'y a pas d'argent magique. Un pays qui n'a jamais baissé son déficit public et qui va vers les 100% de dette rapportée à son produit intérieur brut... c'est vos enfants qui le payent quand ce n'estpas vous".
"Les budgets sont en hausse", a assuré le chef de l'Etat. "Je peux vous le dire les yeux dans les yeux, j'assume ces choix". "Mais ce serait faux de dire qu'on peut dépenser l'argent, comme ça, sans regarder. Il faut le dépenser intelligemment et efficacement", a-t-il ajouté.
"On s'est senti humiliés, parce que comme par hasard et comme par magie, quand il vient on trouve beaucoup de monde alors qu'on galère au quotidien", a déclaré l'aide-soignante en question, répondant à l'idée de "l'argent magique": "Il nous culpabilise sur l'avenir de nos enfants qui vont payer la dette, mais s'il n'y a pas d'argent, pourquoi M. Macron fait-il autant de cadeaux aux riches?".
Dès son arrivée à l'hôpital, Emmanuel Macron avait été accueilli par les huées de militants syndicalistes qui protestaient contre le manque de moyens à l'hôpital.
Le ministère de la Santé a reconnu le 16 mars dernier que 97 établissements sur 650 - publics ou privés - sont actuellement en dispositif "hôpital sous tension", c'est-à-dire font face à "une situation critique de prise en charge des urgences hospitalières sans pour autant être amenés à déclencher le plan blanc" réservé aux situations d'afflux exceptionnel de patients.
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