Marine Le Pen : les magistrats "pas là pour contrecarrer la volonté du peuple"

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Par AFP
Publié le 26 février 2017 - 17:51
Mis à jour le 27 février 2017 - 12:45
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Le présidente du Front national et candidate à la présidentielle Marine Le Pen le 26 février 2017 à
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Le présidente du Front national et candidate à la présidentielle Marine Le Pen le 26 février 2017 à Saint-Herblain
© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle qui voit la pression judiciaire s'accentuer sur elle, a appelé dimanche les magistrats à "ne pas contrecarrer la volonté du peuple", lors d'une réunion publique à Nantes émaillée par des heurts à l'extérieur.

"L'Etat de droit est le contraire du gouvernement des juges (...). Les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l'inventer, pas pour contrecarrer la volonté du peuple, pas pour se substituer au législateur", a tancé la présidente du FN lors d'un meeting à Nantes, devant un Zénith non rempli, et environ 3.500 supporters selon ses équipes.

Le Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, avait a contrario estimé dans le JDD que "rien ne justifierait" une pause des enquêtes sur les candidats durant la campagne.

Un très proche de celle qui domine les sondages de premier tour de la présidentielle, Frédéric Chatillon, a été mis en examen dans une des enquêtes sur le financement des campagnes électorales du Front national, une décision judiciaire révélée samedi.

Cette mise en examen de Frédéric Chatillon intervient alors que, parallèlement, l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants de députés FN au Parlement européen, qui vise personnellement Marine Le Pen, s'est accélérée cette semaine, avec la mise en examen de sa cheffe de cabinet, Catherine Griset.

A Nantes, la candidate d'extrême droite, qui a récemment refusé de se rendre à une convocation de la police, s'en est prise, outre les juges, aux médias, cibles d'attaques intensifiées depuis deux semaines: "Dans cette élection, (ils) ont choisi leur camp, ils font campagne de manière hystérique pour leur poulain", Emmanuel Macron d'après elle.

"Ils se parent de morale, prétendent en rester à l'analyse des faits, hurlent à la liberté de la presse quand on les critique --c'est un droit fondamental pour la démocratie-- et puis ils pleurnichent d'avoir perdu la confiance du peuple qui se tourne --et c'est légitime-- vers internet pour s'informer", a encore lancé Mme Le Pen.

- "Autoroute migratoire " -

Marine Le Pen a aussi ciblé ses "deux opposants principaux" d'après les sondages, Emmanuel Macron et François Fillon. La patronne du FN (27%) et l'ancien ministre de l'Economie (25%) creusent l'écart au premier tour sur l'ancien Premier ministre (19%) d'après un sondage Odoxa publié dimanche.

Pour elle, M. Macron, candidat des "puissances d'argent", "devient la possibilité pour le système de se survivre, de survivre" et voudrait installer une "autoroute migratoire" entre Alger et Paris.

Mme Le Pen, elle, veut "remettre la France en ordre en cinq ans, et pour cela, nous allons commencer par remettre l'Etat en ordre", ce dernier thème irriguant son heure de discours, scandé par de nombreux "On est chez nous". Elle a en outre réitéré sa proposition d'instaurer un septennat non renouvelable à la place du quinquennat.

"Notre projet est en phase avec le monde, il entre en résonance avec le grand mouvement planétaire qui voit le réveil des peuples, le retour des frontières nationales et des fiertés nationales", a-t-elle lancé, référence au Brexit ou à l'élection de Donald Trump. Au menu, notamment, une taxe à l'importation qui pourrait monter à 35% pour les entreprises qui délocalisent puis réimportent leurs produits en France.

Mme Le Pen s'en est par ailleurs prise aux "milices d'extrême gauche qui saccagent, brûlent et attentent à l'intégrité physique de nos policiers", référence à une manifestation la veille à Nantes qui a ressemblé 2.000 à 3.000 personnes pour protester contre sa venue, émaillée par des heurts faisant onze blessés parmi les forces de l'ordre.

Dimanche, plusieurs autocars transportant des militants frontistes ont été pris pour cible par une cinquantaine de militants anti-FN. Six personnes ont été interpellées, selon le ministère de l'Intérieur.

"Je condamne l'attaque d'un bus du FN à Nantes, comme toutes violences. Pour moi le débat c'est idées contre idées, projet contre projet", a réagi M. Macron sur Twitter.

Le candidat de la droite à l'élection présidentielle, François Fillon, a lui "accusé" le gouvernement de laisser "se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile" qui perturbe la campagne, en citant plusieurs candidats mais pas Mme Le Pen.

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