Photos d'exécutions par Daech : l'immunité parlementaire de Marine Le Pen levée
Le Parlement européen a approuvé ce jeudi 2 la levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen. Une décision qui ne concerne pas les affaires de financement du parti ou de déclaration de patrimoine de la candidate du Front nationale, mais l'enquête pour "diffusion d'images violentes" dont elle fait l'objet.
Le 16 décembre dernier, Marine Le Pen avait en effet publié sur Twitter des images d'exécutions par l'Etat islamique (Daech). Elle accusait en effet le journaliste Jean-Jacques Bourdin d'avoir établi un "parallèle" entre l'organisation terroriste et le Front national. Elle avait ainsi publié ces images agrémentées de la légende "Daech c'est ÇA!".
Ce jour-là, Jean-Jacques Bourdin avait interviewé le politologue Gilles Kepel. Celui-ci avait jugé que les mécanismes de la montée du FN et du développement de Daech étaient sociologiquement proches "parce que dans les deux cas, on est dans une société dans laquelle il y a une inclusion qui est de plus en plus faible", mais précisant tout de même: "ce n'est bien sûr pas la même chose".
Parmi les victimes visibles sur ces trois photos non censurées se trouvaient notamment le journaliste américain James Foley. Marine Le Pen l'avait par la suite supprimée suite à l'indignation de la famille du défunt.
Le député apparenté FN Gilbert Collard avait également diffusé de telles photos sur le réseau social. Mais dans son cas, le bureau de l'Assemblée nationale a rejeté la demande de levée d'immunité au motif que le juge "n'avait pas précisé dans sa requête les mesures envisagées à l'encontre de M. Gilbert Collard".
Le Code pénal punit de trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende le fait "de diffuser (...) un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine" lorsque ce message est "susceptible d'être vu ou perçu par un mineur".
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