Primaire à droite : Juppé dénonce les "soutiens d'extrême droite" dont bénéficie Fillon

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 novembre 2016 - 08:58
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Alain Juppé.
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©Gonzalo Fuentes
En retard dans les sondages, Alain Juppé a décidé de "mettre la gomme" pour l'emporter dimanche prochain.
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A quelques jours du second tour de la primaire à droite, Alain Juppé, en retard dans les sondages, a dénoncé lors d'un meeting à Toulouse mardi soir les "soutiens d'extrême droite" se portant sur François Fillon, grand favori de la compétition. Il également critiqué le programme économique "brutal" et "mal étudié" de son adversaire.

En pleine escalade des affrontements à l'approche du deuxième tour de la primaire de la droite Alain Juppé a dénoncé les "soutiens d'extrême droite" se portant sur François Fillon et son programme économique "brutal", pourtant pleinement assumé par son adversaire. Après avoir dénoncé lundi 21 la vision "extrêmement traditionaliste" de la société portée par François Fillon, Alain Juppé a dénoncé mardi 22 au soir, lors d'un meeting à Toulouse, "les soutiens d'extrême droite" qui selon lui "arrivent en force" en faveur de François Fillon. Son équipe a cité en particulier le maire d'Orange Jacques Bompard et Carl Lang, ancien secrétaire général du FN et président du Parti de la France, qui a souhaité dimanche 20 "confirmer au deuxième tour le rejet d’Alain Juppé". Mais M. Lang a précisé à l'AFP qu'il n'entendait pas voter dimanche 27. Une autre groupe d'extrême droite, Riposte laïque, a lancé un appel contre le maire de Bordeaux mardi: "pour contrer le vote musulman, votons Fillon en masse!".

Plus tôt dans la journée, Alain Juppé avait appelé son adversaire à "clarifier" sa position sur l'avortement. Le favori des sondages avait en effet dit en juin que "philosophiquement et compte tenu de (sa) foi personnelle", il ne pouvait pas "approuver l'avortement", tout en répétant plusieurs fois depuis lors que "jamais personne et certainement pas moi ne reviendra sur l'avortement". Mardi, c'est notamment sur cette question qu'il a reçu le soutien du président du parti démocrate chrétien Jean-Frédéric Poisson. Répondant à sa demande, M. Fillon a assuré dans une lettre publiée par Le Figaro qu'il "partage totalement" sa volonté de replacer "au cœur des politiques publiques" notamment "la politique familiale" et "l'accueil de la vie", sans évoquer explicitement l'avortement.

En déplacement à Viry-Châtillon (Essonne), s'est indigné que M. Juppé lui prête une ambiguïté sur l'avortement: "Jamais je n'aurais pu penser que mon ami Alain Juppé tombe aussi bas!" "Est-ce qu'une seule fois j'ai pris une position contraire à l'avortement? (...) Que la campagne reprenne sa dignité et qu'on cesse les polémiques qui sont inqualifiables et qui, franchement, abaissent le niveau", a-t-il ajouté. Alain Juppé (28,5%), seize points derrière François Fillon (44,1%) selon les résultats toujours provisoires au premier tour de la primaire, est bien décidé à mettre "toute la gomme", selon son expression, pour rattraper son retard d'ici dimanche. Il a également dénoncé mardi soir les "attaques personnelles ignominieuses" et la "campagne dégueulasse" émanant des réseaux sociaux le baptisant "Ali Juppé, grand mufti de Bordeaux".

Enfin le maire de Bordeaux a attaqué "la brutalité" du programme économique "mal étudié" et qui n'a "pas de sens" de son adversaire, notamment les suppressions de 500.000 postes de fonctionnaires. Son allié François Bayrou, qui n'exclut pas de défendre son propre projet en cas de défaite d'Alain Juppé, lui a fait écho sur ce thème: "Ce qui me frappe, c'est la brutalité du programme de François Fillon. Et je ne crois pas que la France ait besoin de brutalité", a-t-il dit à l'AFP.

Mais François Fillon s'est affiché sans complexe à cet égard. "Je trouve singulièrement piquant qu'on m'accuse d'être droit dans mes bottes", s'est-il même amusé devant des milliers de partisans réunis en banlieue lyonnaise, dans une allusion transparente à la fermeté d'Alain Juppé, alors Premier ministre, face aux manifestations contre sa politique sociale dans les années 1990. "Si on n’est pas radical maintenant, je me demande quand on le sera? Je lui réponds que si on ne prend pas tous les risques maintenant, je me demande quand on les prendra?", a-t-il lancé. Après ces rassemblement, la campagne se poursuit dans les médias dès ce mercredi 23 au matin, à la veille de l'ultime débat télévisé entre les deux hommes.

 

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