Primaire à droite : une élection à couteaux tirés

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 03 novembre 2016 - 10:32
Image
Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire.
Crédits
©Dominique Faget/AFP
Peut-il y avoir de la triche lors de la primaire de la droite des 20 et 27 novembre?
©Dominique Faget/AFP
Tout le monde y pense mais personne ne veut vraiment en parler... Peut-il y avoir de la triche lors de la primaire de la droite des 20 et 27 novembre, exercice démocratique inédit pour cette famille politique traumatisée par la guerre fratricide Copé/Fillon?

Les équipes des sept candidats ont jusqu'à vendredi 4 pour communiquer à la Haute-Autorité pour la primaire la liste des noms de leurs "délégués", envoyés dans les quelque 10.228 bureaux de vote pour avoir un un oeil sur les opérations de vote.

Les cicatrices de la guerre Copé/Fillon pour la présidence de l'UMP de l'automne 2012, avec des soupçons de triche jamais étayés, ne sont pas encore refermées. Et ce même si, deux ans plus tard, l'élection du nouveau président de l'UMP (devenue depuis Les Républicains), par vote électronique, a eu lieu sans anicroches.

Pour le "M. Primaire", le député LR Thierry Solère, les choses sont claires: l'interdiction des procurations -au coeur de la polémique en 2012- permet d'éviter les problèmes. Chaque équipe a dû s'employer pour trouver ses "délégués". "On s'est fixé d'en avoir partout", explique Gilles Boyer, directeur de campagne d'Alain Juppé.

Et les mails titrés "Derniers jours pour devenir délégués", "J'aimerais vous confier une mission fondamentale" ou encore "Soyez à mes côtés le jour J" émanant du maire de Bordeaux se sont succédé ce mois-ci. Outre l'objectif affiché de gagner la primaire, les juppéistes mettent en avant celui d'en faire "un exercice démocratique réussi".

Ces "délégués" sont bien distincts du président et des trois assesseurs qui composent obligatoirement chaque bureau de vote et ont tous déjà été désignés par des commissions départementales LR. Soit plus de 58.000 personnes d'après Thierry Solère. La Haute-Autorité pour la primaire, présidée par la juriste Anne Levade, veille aussi au grain.

"Nous ne sommes pas dans une logique de crier avant d'avoir mal", explique pour sa part Damien Abad, député de l'Ain et porte-parole de Bruno Le Maire, pour qui l'exercice de la primaire est bien différent de celui d'une élection interne. "Fillon/Copé, ça a dérapé parce qu'ils étaient à 50/50", relève un autre soutien de Le Maire. Mezza voce, néanmoins, certains s'interrogent. D'autant que le nombre de participants au scrutin demeure, à un peu plus de deux semaines du premier tour, la grande inconnue.

Comme ce soutien de François Fillon, échaudé il est vrai par le psychodrame de 2012, qui s'interroge: Nicolas Sarkozy voyant "que cela ne va pas le faire", ne serait-il "pas tenté de faire exploser la primaire en vol"? Tout le monde a donc les yeux rivés sur les fédérations "à risques". "On craint beaucoup de choses. On regardera particulièrement les Alpes-Maritimes", fief sarkozyste, expliquait récemment un soutien de Juppé.

La semaine dernière, à Cannes, François Fillon a lui aussi lancé devant le maire LR, David Lisnard, un de ses soutiens: "chacun sait qu'on regarde toujours les Alpes-Maritimes avec attention lorsqu'il y a des scrutins. Donc je souhaite naturellement que le scrutin y soit exemplaire. Et je sais qu'avec David, il le sera". "Dans toute élection, il y a des risques de triche", résume le maire de Bordeaux, qui a d'ores et déjà prévenu qu'il accepterait le résultat... "si les primaires sont honnêtes".

Sur sa page Facebook, son rival, Nicolas Sarkozy, assurait lui aussi encore mercredi soir qu'il "respectera scrupuleusement chacune des règles de la primaire, quel que soit le résultat".

 

À LIRE AUSSI

Image
Les 7 candidats pour la primaire de la droite et du centre sur le plateau de TF1
Primaire à droite : 2e débat télévisé entre les sept candidats qui s'annonce tendu
La course-poursuite menée par Nicolas Sarkozy derrière Alain Juppé dans la primaire de la droite connaît un nouvel épisode jeudi soir avec le deuxième débat télévisé, ...
03 novembre 2016 - 08:29
Politique
Image
Alain Juppé à son meeting de Chatou le 27 août 2016.
Primaire de la droite : Juppé en tête des intentions de vote
Selon un nouveau sondage, publié ce mercredi, Alain Juppé se maintient en tête des intentions de vote au 1er tour de la primaire à droite de novembre, devant Nicolas S...
02 novembre 2016 - 21:11
Politique
Image
Nicolas Sarkozy.
Sarkozy : "ce n'est pas avec 150 députés avec François Bayrou qu'on aura une alternance forte"
Nicolas Sarkozy était l'invité de France Info ce mercredi matin. Le candidat à la primaire de la droite est revenu sur les derniers sondages qui lui sont un peu plus f...
02 novembre 2016 - 10:00
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.