Trump critique ouvertement la politique monétaire de la Fed

Auteur:
 
Par AFP - Washington
Publié le 19 juillet 2018 - 22:15
Image
Le président de la Fed Jerome Powell durant une audition devant le Sénat américain, le 17 juillet 2018
Crédits
© ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Le président de la Fed Jerome Powell durant une audition devant le Sénat américain, le 17 juillet 2018
© ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

Le président américain Donald Trump a ouvertement critiqué jeudi la politique monétaire de la Fed, une initiative rarissime de la part de l'exécutif face à une Banque centrale qui se targue de son indépendance.

"Je ne suis pas content" de la politique monétaire, qui relève progressivement les taux d'intérêt, "mais en même temps je les laisse faire ce qu'ils estiment être le mieux", a affirmé M. Trump dans un entretien à la chaîne financière CNBC qui sera diffusé dans son intégralité vendredi.

Tout en affirmant avoir "placé un homme très bien" à la tête de la Fed en la personne de Jerome Powell, qui a succédé à Janet Yellen, le président américain a déclaré qu'il n'était "pas enchanté" par sa politique monétaire.

"Parce que nous sommes en croissance, ils veulent relever encore les taux d'intérêt. Je ne suis pas content de cela", a affirmé M. Trump.

Il a aussi dénoncé la montée du dollar, dopé par les perspectives de relèvements des taux et par les conflits commerciaux. "Regardez l'euro (...), il tombe! La Chine: leur monnaie est en chute libre. Cela nous met dans une position désavantageuse", a-t-il martelé.

Par ces commentaires, l'hôte de la Maison Blanche a une fois de plus rompu avec la tradition qui veut que le président respecte l'indépendance des décisions de la Réserve fédérale.

Il est rarissime qu'un président s'en prenne ainsi ouvertement aux choix de la Fed.

Celle-ci, qui a entamé une sortie de la politique monétaire à taux zéro depuis deux ans, entend relever graduellement son taux directeur encore deux fois cette année pour le situer à près de 2,50%, au lieu de 2% aujourd'hui.

La Banque centrale veut ainsi maîtriser l'inflation et éviter une surchauffe après le stimulus budgétaire massif décidé par l'administration Trump et alors que le marché de l'emploi est très étroit, favorisant la hausse des prix.

Mais en relevant au jour le jour le taux de l'argent que les banques se prêtent entre elles, ce resserrement monétaire renchérit le coût du crédit pour les consommateurs et entrepreneurs, ce qui n'est pas du goût de l'administration.

Interrogé lors de sa première conférence de presse, en mars, sur le fait de savoir s'il craignait d'éventuelles futures pressions de la Maison blanche sur la direction de la politique monétaire, le nouveau patron de la Fed Jerome Powell avait répondu: "Non, cela ne me tient pas éveillé la nuit. Vous pouvez compter sur nous pour rester focalisés sur notre tâche".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.