Affaire Stormy Daniels : En attendant la sélection du jury pour le procès pénal, Donald Trump dénonce une “tentative de lui ôter la liberté”

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France-Soir
Publié le 16 avril 2024 - 11:03
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Un autre procès contre Donald Trump s’est ouvert lundi 15 avril 2024 à New York
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Un autre procès contre Donald Trump s’est ouvert lundi 15 avril 2024 à New York. Cette fois-ci, il fait face à la justice pénale, une première dans l’histoire pour un ex-président des États-Unis. Le candidat à un retour à la Maison-Blanche, qui a dénoncé une “attaque contre l’Amérique” à son arrivée au tribunal, est jugé dans une affaire de paiement dissimulé à une ancienne star de films pornographiques, Stormy Daniels, juste avant la présidentielle de 2016. Ce procès, qui devrait durer plusieurs semaines, s’ouvre en pleine campagne présidentielle du milliardaire et de son rival, Joe Biden. 

L’affaire remonte à 2016 lorsque Stormy Daniels reçoit 130 000 dollars de l’avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen. Cette somme lui a été remise en échange de son silence, à propos d’une relation sexuelle que l’actrice affirme avoir eue avec l’ancien président dix ans auparavant, alors qu’il était déjà marié à Melania Trump. C’est le Wall Street Journal qui révèle ce versement en 2018. 

“Tout cela ‘n'est pas mérité” 

Michael Cohen reconnaît avoir pris part à cet accord mais écarte, pour le moment, tout lien avec son client, sa Trump Organization ou encore Melania. Il affirme également que ce paiement était "légal et ne constituait pas une contribution ou une dépense de campagne" électorale. Quant au concerné, il nie toute relation sexuelle avec l’actrice, l’accusant d’extorsion.  

Stormy Daniels fait alors annuler l’accord de confidentialité devant la justice et, dans une interview à la chaîne CBS en août 2018, confirme avoir accepté cette somme en échange de son silence, par “inquiétude pour sa famille et sa sécurité”. Dans la foulée, l’avocat de Donald Trump confirme avoir transmis cet argent “à la demande” de l’ancien président et présente, début 2019, une copie du chèque de remboursement devant le Congrès. Le nouvel avocat de l’homme d’affaires reconnaît le remboursement de Cohen mais affirme que ces 130 000 dollars ne provenaient pas des fonds destinés à la campagne. 

Si cette affaire est intimement liée à l’actrice Stormy Daniels, ce n’est pas ledit paiement que reproche la justice à Donald Trump. Cette somme n'apparaît pas dans les registres comptables de sa société ni dans les comptes de campagne. La justice accuse justement le candidat républicain d’avoir camouflé cette dépense en “frais juridiques” dans les comptes de la Trump Organization. Une telle opération dans l’État de New York est considérée comme une simple infraction, sauf si elle sert à couvrir un autre délit, à savoir, selon l’acte d’accusation du procureur Alvin Bragg, “dissimuler aux électeurs des informations compromettantes”, ce qui constitue “des tentatives de violation des lois électorales”.  

Donald Trump est inculpé en mars 2023 et 34 chefs de falsification de documents sont retenus contre lui. Il a plaidé non coupable en avril 2023 et le procès s’est ouvert ce lundi 15 avril 2024 à Manhattan et ce, malgré les tentatives de ses avocats de retarder, à l’aide de recours, cette échéance.  

"Rien de tel ne s'est passé dans notre histoire (...) tout cela n'est pas mérité, (...) c'est une persécution contre moi, c'est honteux, c'est une persécution politique, inédite, sans aucun précédent, une affaire qui jamais n'aurait dû avoir lieu", a-t-il déclaré à son entrée au tribunal.  "C'est pour cela que je suis fier d'être ici, je suis ici pour mon pays, un pays en déchéance qui est régi par une clique qui ne sait pas manier le pouvoir" a-t-il ajouté. 

Du plomb dans les ailes ou la prise d’envol 

Il est le premier ex-président des USA à faire face à la justice pénale. S’il était absent aux audiences de ses procès au civil, il doit assister à ce procès qui devrait durer "entre six et huit semaines" et promet de témoigner dans ce qu’il qualifie “d’attaque contre l’Amérique”.  

"Nos ennemis veulent m'enlever ma liberté parce que je ne les laisserai jamais, jamais prendre la vôtre", a-t-il ajouté à ses partisans, rassemblés, comme les anti-Trump, devant le tribunal, sous une forte mobilisation sécuritaire. 

Que risque l’ancien président ? Plusieurs années de prison, s’il est reconnu coupable. Les 12 membres du jury seront justement sélectionnés pendant les premiers jours de ce procès. Ils étaient une centaine de résidents de Manhattan à s’être réunis dans la salle d'audience pour répondre à un questionnaire sur leurs orientations politiques et leurs avis sur Donald Trump. Plus de 50 des 96 jurés potentiels ont déjà admis ne pas pouvoir être impartial.  

Mais les enjeux sont encore plus élevés avec le scrutin présidentiel programmé pour début novembre. Si, à l’issue de cette affaire qui pourrait bien être jugée avant l’élection, l’homme d’affaires est déclaré à l’unanimité “coupable” par les membres du jury, il pourra toujours aspirer à la Maison-Blanche mais sa campagne prendra un coup dur. A l’opposé, s’il réussit à prouver que ces paiements relevaient de la sphère privée tout en démontant les témoignages de son ancien avocat, Donald Trump remportera une victoire très importante.  

Les procureurs ont requis peu après l’ouverture de l’audience une sanction contre le principal accusé pour non-respect de son obligation au silence médiatique. Il est notamment question de ses posts sur son réseau social Truth Social.  "Ce n'est pas comme si le président Trump s'en prenait à des individus. Il répondait aux attaques salaces et répétées de ces témoins", a répliqué son avocat. 

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