Décision importante au parlement catalan sur la candidature de Puigdemont lundi

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Par AFP - Madrid
Publié le 21 janvier 2018 - 18:54
Mis à jour le 22 janvier 2018 - 09:44
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Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont (c) le 12 janvier 2018 à Bruxelles
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© JOHN THYS / AFP/Archives
Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont (c) le 12 janvier 2018 à Bruxelles
© JOHN THYS / AFP/Archives

Le chef du parlement catalan doit décider lundi s'il propose la candidature de l'indépendantiste Carles Puigdemont pour diriger la Catalogne depuis la Belgique, en dépit de tous les obstacles logistiques et judiciaires qui l'attendent.

En exil volontaire en Belgique depuis le 30 octobre, M. Puigdement est parti de son côté en avion lundi matin à Copenhague pour participer à un colloque sur la Catalogne et l'Europe, au risque d'être arrêté, selon la presse espagnole.

Le parquet espagnol "agira immédiatement pour demander au juge d'instruction de la Cour suprême d'activer le mandat européen d'arrêt (...) afin de demander à l'autorité judiciaire danoise l'arrestation de l'inculpé", avaient prévenu dimanche les aurorités judiciaires.

Le chef du parlement catalan Roger Torrent, un séparatiste qui a promis de privilégier le "dialogue" après la tentative de sécession infructueuse qui a secoué la Catalogne et l'Espagne en octobre, doit annoncer sa décision à 11H30 (10H30 GMT).

En Belgique, il n'est pas recherché par la justice espagnole, notamment pour éviter des divergences d'interprétation entre juges belges et espagnols sur la gravité des délits qui lui sont reprochés, dont la rébellion.

Carles Puigdemont est poursuivi en Espagne pour "rébellion", "sédition" et "malversation de fonds" en lien avec la tentative de sécession du 27 octobre.

A Barcelone, les indépendantistes dominent toujours le parlement et les deux principales formation du camp séparatiste soutiennent sa candidature.

- Casse-tête -

Mais celle-ci s'avère particulièrement problématique.

Si le président destitué par Madrid se trouve en Belgique, il devra être investi à distance, ce que les services juridiques du parlement ont déjà jugé contraire à la Constitution.

Et s'il rentre, il a toutes les chances d'être arrêté.

Sa situation se complique d'autant plus qu'il doit avant la fin janvier obtenir un titre de séjour en tant que résident en Belgique s'il veut y rester.

Dans le cas où les élus indépendantistes arrivent à l'élire en son absence, le gouvernement central et l'opposition feront tout pour bloquer sa prise de fonction en saisissant la justice.

A terme, la Cour constitutionnelle pourra suspendre le vote au parlement régional en faveur de sa candidature, voire la résolution parlementaire nommant Carles Puigdemont.

"Permettre que quelqu'un soit investi ou prétendre être le président du gouvernement catalan en étant à Bruxelles est illégal", a prévenu samedi le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy.

Si c'était le cas, l'article 155 (de la Constitution) continuerait à s'appliquer, a-t-il conclu en expliquant qu'il ne rendrait pas à la région l'autonomie qui lui a été retirée après la tentative de sécession du 27 octobre.

Autre casse-tête, pour Roger Torrent cette fois-ci : s'il ne choisit pas le président destitué, il peut susciter une crise au sein de son propre camp, entre la liste Ensemble pour la Catalogne (centre-droite) de M. Puigdemont et l'autre grande formation, la sienne (Gauche républicaine de Catalogne, ERC).

Le quotidien anti-indépendantiste et de centre-droit El Mundo prévoit d'ailleurs dimanche qu'il ira de l'avant en sachant que "la proclamation du chef de file indépendantiste sera annulée par les tribunaux" et débouchera sur la nomination d'un autre candidat, "une pantomime qui alimentera la légende du président en exil".

Le parti ERC préfère désormais éviter le choc frontal avec Madrid et gagner davantage de terrain dans une société catalane très divisée.

D'autant qu'en cas de blocage la région devrait organiser encore de nouvelles élections qui pourraient ne pas le favoriser.

"On doit mesurer les coûts et bénéfices de toutes les décisions", déclarait samedi Ernest Maragall (ERC), le doyen des élus à la chambre catalane.

Le retour surprise en Espagne de Carles Puigdemont n'est pas complètement exclu même s'il y serait très certainement arrêté, a aussi déclaré son avocat espagnol samedi.

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