Espagne : le Congrès rejette l'investiture du conservateur Alberto Feijóo, ouvrant la voie à Pedro Sánchez

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Trina Banderas pour France-Soir
Publié le 02 octobre 2023 - 15:00
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investiture Espagne
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Alberto Núñez Feijóo, chef du Parti populaire espagnol.
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Alberto Núñez Feijóo, chef du Parti populaire espagnol, n'a pas obtenu suffisamment de voix pour devenir le prochain Premier ministre du pays. Seuls 172 députés ont voté en faveur de sa candidature et 178 contre (une voix nulle). Après l'échec de son investiture, Feijóo réclame la tenue de nouvelles élections, tandis que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) réplique en l’accusant de ne pas "respecter les institutions".

POLITIQUE - Le Congrès a rejeté vendredi 29 septembre la tentative d'Alberto Núñez Feijóo de devenir président du gouvernement espagnol. Le chef du Parti Populaire (PP) n'a pas réussi à obtenir suffisamment de voix lors du deuxième vote d’investiture. Depuis sa nomination par le roi, Feijóo n’est parvenu à obtenir le soutien que de trois groupes politiques : Vox, positionné à l'extrême droite, la Coalition canarienne et l'Union du peuple navarrais. Feijóo n’a obtenu que 172 voix, soit six de moins que celles recueillies par les autres groupes qui ont refusé leur soutien au candidat.

Une débâcle avec un rejet par 178 voix

Il était prévu que le nombre de votes défavorables au candidat atteigne 178. Cependant, une erreur commise par un député du parti catalan de droite, Junts, a déclenché un débat au sein de la Table du Congrès. Le député avait rectifié à la volée, mais le secrétaire de séance qui comptait les votes à ce moment-là a comptabilisé le "non" rectifié comme un "oui". Finalement, la présidente du Congrès, Francina Armengol, a laissé le décompte comme suit : 178 voix contre Feijóo, 172 voix pour et une voix nulle.

L'échec de l'investiture de Feijóo avait connu un premier épisode lors d'un premier vote au cours duquel la majorité absolue du Congrès avait rejeté sa tentative. Vendredi 29 septembre, il n'y a pas eu de surprise : le leader du PP une nouvelle fois subi un échec lors de sa deuxième tentative d’investiture pour laquelle il n'a jamais eu de soutien garanti. Tant le PSOE que Sumar (parti de gauche progressiste) et les partis indépendantistes ont voté non. Autre vote négatif : celui du Parti nationaliste basque, un parti que Feijóo avait tenté de séduire, mais avec lequel il s'est retrouvé en rupture totale après son intervention à la tribune mercredi 27 septembre.

De nouvelles élections se profilent à l'horizon

Feijóo a appelé à une nouvelle élection. "Si cette alternative ne porte pas ses fruits, il n'y a que deux issues : le gouvernement du mensonge ou la répétition des élections", a-t-il déclaré. Toutefois, aucune règle ne définit la durée de la période comprise entre la tenue des élections et la désignation d'un chef de gouvernement, ce qui pourrait prolonger indéfiniment le mandat du gouvernement de Pedro Sanchez actuellement en place.

Selon l'article 99 de la Constitution espagnole, après le premier vote en faveur d'un candidat, un délai de deux mois est accordé pour qu'il obtienne le soutien requis. À défaut, le roi dissoudra le Parlement espagnol et convoquera de nouvelles élections avec l'approbation du président du Congrès. Ces élections devront se tenir dans un délai de 47 jours.

En tenant compte du calendrier, les deux mois s'achèveront le lundi 27 novembre. Si personne n'obtient d'ici là le soutien nécessaire pour être investi, la quinzième législature prendra fin, le Parlement sera dissous et de nouvelles élections se tiendront alors le 14 janvier.

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