Gambie : le Sénégal interviendra militairement à minuit si le président déchu Yahya Jammeh ne quitte pas le pouvoir
La crise politique qui frappe actuellement la Gambie, petit pays d'Afrique de l'ouest enclavé dans le Sénégal pourrait prendre un tournant militaire. Des forces armées sénégalaises ont pris position le long de la frontière gambienne et pénétreront dans le pays ce mercredi à minuit si le président Yahya Jammeh refuse de quitter le pouvoir après sa défaite à l'élection présidentielle du 1er décembre.
Au pouvoir depuis le coup d'Etat de 1994, ce dernier refuse quitter le pouvoir et de céder la présidence à l'opposant Adama Barrow en raison, dit-il, d'irrégularités dans le scrutin, a vu ce mercredi son mandat prolongé de trois mois par une résolution de l'Assemblée nationale gambienne et la mise en place de 90 jours d'état d'urgence mardi 17
"Nous sommes prêts et attendons l'échéance à minuit. Si aucune solution politique n'est trouvée, nous entrerons", a annoncé le colonel Abdou Ndiaye, porte-parole de l'armée sénégalaise. Le Nigeria, qui assure la présidence tournante de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a déployé des unités de son armée de l'air au Sénégal dans l'hypothèse d'une intervention en Gambie.
"L'armée de l'air a envoyé un contingent de 200 hommes et des appareils dont des avions de combat, des appareils de transport et des hélicoptères léger d'assistance ainsi qu'un appareil de renseignement, de surveillance et de reconnaissance à Dakar d'où ils pourront intervenir en Gambie", a indiqué l'armée de l'air nigériane dans un communiqué.
Un mandat d'intervention de la Cédéao pourrait être voté en urgence pour permettre une intervention militaire sénégalaise dans les règles du droit internationale.
Le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a pris l'avion ce mercredi après-midi pour la capitale gambienne Banjul pour une ultime tentative de médiation. "Une initiative mauritanienne" visant "une solution de la crise en Gambie", a indiqué à l'AFP une source officielle à Nouakchott, sans plus de détails.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.