l’ONU plaide pour une plus grande ouverture de la recherche contre la culture du secret
Alors que l'Europe se reconfine pour stopper la propagation du Coronavirus, trois directeurs d'agence des Nations Unies demandent une plus grande ouverture de la recherche, comme moyen pour lutter contre la pandémie.
L’UNESCO, l’OMS et l’HCDH veulent que la science soit accessible à tout le monde
Le 27 d'octobre dernier, les chefs de trois agences des Nations Unies, Audrey Azoulay, pour l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Tedros Adhanom Ghebreyesus, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Michelle Bachelet, pour le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) ont lancé un appel conjoint à un effort mondial pour une science plus ouverte, précisant que, face à la Covid-19 , la considération des preuves scientifique comme un atout exclusif, ou une simple question d'opinion, met en danger les progrès scientifiques qui manquent pour contrôler ou même éradiquer le virus. L'impossibilité de stopper le virus rend plus que jamais nécessaire la nécessité de mettre les bienfaits de la science à disposition de tous sans restrictions. “À quoi servent les technologies de pointe si elles ne peuvent pas bénéficier aux personnes qui en ont le plus besoin ?” s’est interrogé Tedros Adhanom Ghebreyesus. « En ces temps difficiles, les meilleures technologies et découvertes en matière de santé ne peuvent être réservées à quelques-uns », a t-il déclaré.
Les informations secrètes et brevets ralentissent le développement de nouvelles technologies
Selon le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, le fait de garder les données secrètes et les informations protégées par la propriété intellectuelle , réduisent considérablement la vitesse à laquelle les technologies sont développées. Les modèles scientifiques fermés sont obsolètes, et pour le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, ils ne font qu'amplifier les inégalités entre les pays et les chercheurs, et réservent le progrès scientifique à une minorité. Il ne s’agit pas seulement de l'accès aux publications. À travers le partage des données, des protocoles, des logiciels et des infrastructures on pourrait, selon Michelle Bachelet, vraiment ouvrir et démocratiser la science.
Plus d'intelligence collective dans la recherche, pour plus de fiabilité
Avant la Covid-19, seule une publication scientifique sur quatre était ouvertement accessible, ce qui signifie que des millions de chercheurs ne pouvaient pas lire les travaux de leurs collègues. Avec un processus de recherche ouvert , transparent et solidaire, la recherche pourrait bénéficier, en outre, d'un processus de validation plus ample, transparent et ouvert.
Pour la Directrice générale de l'UNESCO, c'est en fait la solidarité qui est nécessaire pour faire face aux défis mondiaux. “Nous avons plus que jamais besoin de l'intelligence collective", a- t-elle déclaré. Audrey Azoulay alerte au sujet des risques de garder les systèmes scientifiques traditionnels fermés, car ils conduisent à “un niveau élevé de méfiance envers la science, à la déconnexion entre la science et la société, et à un élargissement des écarts en matière de science, de technologie et d'innovation entre les pays et au sein de ceux-ci”.
Une recommandation internationale pour ouvrir la science pour mieux lutter contre le réchauffement climatique et pandémies
L'Unesco a été chargée de rédiger une recommandation pour tous les pays avec un ensemble commun de principes et de valeurs primordiaux pour la science ouverte. Ce projet se veut essentiel dans l'élaboration du consensus international autour de la science ouverte et de ses promesses pour relever les grands défis actuels, comme le réchauffement climatique, la lutte contre l’effondrement de la biodiversité ou la lutte contre les pandémies.
Ce document est accessible en version préliminaire et, montrant l’exemple, il est ouvert aux commentaires, pour que les pays puissent adopter une version finale d'ici la fin de l’année 2021.
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