Pour les rares touristes à Paris, la ville Lumière a changé de visage

Auteur:
 
Par Joseph SCHMID et Guillaume BONNET - Paris (AFP)
Publié le 10 mars 2021 - 19:52
Mis à jour le 11 mars 2021 - 17:04
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Les rares touristes étrangers présents à Paris en découvrent des aspects qu'ils auraient difficilement pu imaginer avant que la crise du Covid ne frappe l'une des destinations les plus populaires au m
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© Eric Feferberg / AFP/Archives
Les rares touristes étrangers présents à Paris en découvrent des aspects qu'ils auraient difficilement pu imaginer avant que la crise du Covid ne frappe l'une des destinations les
© Eric Feferberg / AFP/Archives

De longues promenades, pas de foule, peut-être une église ou deux: les rares touristes étrangers présents à Paris en découvrent des aspects qu'ils auraient difficilement pu imaginer avant que la crise du Covid ne frappe l'une des destinations les plus populaires au monde.

Ils sont privés de musées, de restaurants, de shopping dans les grands magasins - qui d'habitude attirent des cars entiers de touristes - fermés pour cause d'épidémie de Covid-19.

Ces touristes ont dû fournir un test Covid négatif pour entrer en France, et devront généralement en faire un autre en rentrant dans leurs pays respectifs.

Mais une fois à Paris, ils s'organisent de petits plaisirs.

Ginevra Morello, une étudiante milanaise, en a profité pour faire faire son portrait par un artiste sur la célèbre place du Tertre, au sommet de la Butte Montmartre. "Avant, il y avait tellement de gens qui voulaient le faire ! Maintenant il n'y en a plus autant, c'est une opportunité pour nous", explique-t-elle à l'AFP, sur fond de chants d'oiseaux d'habitude inaudibles.

Un regret: la fermeture des troquets parisiens. "C'est dommage parce que je pense que la plus belle chose à Paris est de voir les gens, profiter des cafés et des bars", dit-elle.

Alors, les étrangers flânent, admirent l'architecture des bâtiments ou les monuments - de l'extérieur.

- "Un peu triste" -

Paul Vida, originaire du Québec, qui vient de visiter la basilique du Sacré-Coeur, s'accommode des contraintes, même s'il trouve "un peu triste qu'il y ait si peu de monde". Sa stratégie: choisir un endroit et y aller, sans se soucier de savoir s'il est fermé ou non, et s'assurer de rentrer avant le couvre-feu de 18h00 - "sinon, c'est une amende de 135 euros !", rappelle-t-il.

Nombreux sont ceux qui apprécient la raréfaction des touristes pour mieux découvrir la capitale française. En 2019, avant que la crise ne frappe, Paris et la région Île-de-France ont attiré 50 millions de visiteurs, un chiffre qui a chuté des deux tiers en 2020.

"J'ai l'impression que Paris m'appartient !", lance Ivan Vdovicic, un opticien suisse de 27 ans, en prenant un café en plein air au Trocadéro avec un ami. "On ne peut pas faire grand-chose, on ne peut pas manger ni boire - il n'y a que des plats à emporter - mais on en profite".

"C'est un peu +en privé+ - tout est fermé et c'est vraiment calme", estime aussi Christine Jouard, venue de Manille avec son mari français pour visiter la ville pour la première fois.

Le couple peut prendre son temps pour trouver l'angle parfait pour une photo de famille devant l'Arc de Triomphe, sur les Champs-Élysées, un endroit où des centaines de personnes se bousculent en temps ordinaire.

- "Plus paisible" -

Restent les contingences matérielles: repas, toilettes. Christine Jouard apprécie les plats à emporter dégustés sur un banc... tant que le temps reste au beau. Niall Carden quant à lui pointe la difficulté à trouver des lieux d'aisance. "Les toilettes publiques sont limitées, très limitées", explique cet étudiant Erasmus irlandais de 21 ans qui étudie dans l'ouest de la France.

"Mais quelles vues !", s'exclame-t-il dit sur les marches presque vides des jardins du Trocadéro, en contemplant la Tour Eiffel qui se dresse majestueusement sur la Seine.

"Je sais, la vie de café, la vie de restaurant... c'est triste ! Et même le fait que vous ne pouvez pas aller au sommet de la Tour Eiffel, c'est un peu frustrant, mais il faut apprécier les petites choses". "Pour être honnête, c'est beaucoup plus paisible. Je préfère ça, en fait", confie Niall.

Le mois dernier, la clientèle étrangère n'a représenté que 4% des réservations dans les hôtels actuellement ouverts, selon l'association des professionnels du tourisme d'Île-de-France (région parisienne).

Cela se traduit par une baisse moyenne du chiffre d'affaires de 73% pour les hôtels par rapport au même mois de l'année dernière, selon l'association - et même de 88% pour les hôtels de Paris intra muros.

"C'est un peu bizarre qu'il y ait si peu de gens dans les rues", admet Ivan Vdovicic. "C'est pour ça que je reviendrai à Paris quand la normalité sera revenue".

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