Automobiliste tué à Paris : le policier qui conduisait avait 2,13g d'alcool dans le sang
Ils étaient ivres et revenaient d'une soirée dans une boîte de nuit parisienne à bord d'une voiture de police banalisée. Deux policiers, qui n'étaient pas en service, ont provoqué un accident lors duquel un livreur de pain de 40 ans et père de trois enfants a été tué, ce jeudi à Paris.
Seul l'un des deux des fonctionnaires, le conducteur, un brigadier-chef, été placé en garde à vue. Celle-ci est toujours en cours. Les analyses de son taux d'alcoolémie révèlent que le fonctionnaire était ivre: selon une source judiciaire, il avait 2,13 grammes d'alcool dans le sang.
C'est plus de quatre fois le taux légal (0,5 g) et près de trois fois le taux à partir duquel l'alcoolémie au volant devient un délit (0,8 g). Le passager, un lieutenant, qui était sur le siège passager était entendu comme témoin par les enquêteurs, selon la même source judiciaire. L'un des deux hommes était d'astreinte, a-t-on précisé de source policière, d'où l'utilisation d'un véhicule de service.
Selon les caméras de surveillance, il est aux alentours de 4h15 lors que les deux policiers auraient remonté le boulevard Sébastopol à vive allure et grillé plusieurs feux rouges. Arrivés au croisement avec la rue Réaumur, face au métro du même nom, ils ne peuvent éviter le choc avec la camionnette de livraison qui croise leur route. Sous la violence de l'impact, la victime est éjectée de son véhicule tandis que la voiture des policiers finit sa course dans la vitrine d'un magasin. Les deux policiers sont légèrement blessés, le livreur décède quant à lui sur place.
"Si l'enquête judiciaire confirme les premières constatations et révèle un comportement fautif et inadmissible des policiers, il feront l'objet de sanctions disciplinaires d'une très grande sévérité, indépendamment des poursuites pénales", a assuré dans un communiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "Dans l'attente des conclusions des enquêtes en cours, ils seront immédiatement suspendus", a-t-il ajouté, assurant à la famille de la victime que "toute la lumière sera faite sur cette tragédie".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.