Filière djihadiste de Strasboug : six à neuf ans pour les sept accusés
Les membres de la filière djihadiste dite "de Strasbourg" ont été condamnés ce mercredi 6 à des peines de prison ferme allant de six à neuf ans pour "association de malfaiteurs en vue de commettre un acte de terrorisme" par le tribunal correctionnel de Paris. Les sept hommes âgés de 24 à 27 ans s'étaient rendus en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014 et avaient subi un entrainement au sein d'un camp de l'Etat islamique.
Ce procès posait donc la question de la dangerosité des prévenus une fois revenus, et de leur niveau d'endoctrinement. Tous ont été recrutés via les réseaux sociaux, devenus l'un des principaux moyens de Daech. Durant l'audience, certains ont affirmé être parti pour des raisons humanitaires, d'autres pour se battre, mais aucun n'a reconnu avoir effectivement participé aux combats.
Des déclarations qui se heurtent cependant au destin des trois hommes qui étaient partis avec eux. Deux ont été tués en Syrie, le troisième n'est autre que Foued Mohamed-Aggad, l'un des terroristes abattu au Bataclan. Son frère Karim se trouvait dans le box des accusés et disait être parti non pas pour faire le djihad mais pour combattre les troupes de Bachar al-Assad.
Début juin, le procureur avait requis des peines de 10 ans de prison pour quatre des hommes et de huit ans pour les trois autres. Un réquisitoire jugé sévère par les avocats de la défense qui ont argumenté que nul ne pouvait apporter la preuve que les accusés préparaient un acte terroriste. Ils ont également tenté d'écarter le spectre du 13 novembre de la salle d'audience. Pour l'avocate de Karim Mohamed-Aggad, Me Françoise Cotta, le tribunal "a rendu une décision de peur dans une France qui a peur". Son client a écopé de la peine la plus lourde avec neuf ans de prison. Toutes les peines ont été assorties d'une période de sûreté des deux tiers.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.