Marseille : un policier écope de 12 ans de prison pour le meurtre d'un lycéen de 19 ans

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 décembre 2016 - 19:51
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Une allégorie de la Justice.
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Un policier marseillais a condamné ce vendredi à douze ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un lycéen de 19 ans avec son arme de service en dehors de ses heures de travail.
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Un policier marseillais a condamné ce vendredi à douze ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un lycéen de 19 ans avec son arme de service en dehors de ses heures de travail. L'ex-sous-brigadier de 43 ans, a évoqué un tir accidentel.

La cour d’assises des Bouches-du-Rhône a condamné ce vendredi 16 à douze ans de réclusion criminelle un policier marseillais pour le meurtre d’un lycéen de 19 ans avec son arme de service en dehors de ses heures de travail, reconnaissant ainsi une intention homicide. Jusqu’à la dernière minute de son procès, Frédéric Herrour, un ex-sous-brigadier de 43 ans, a évoqué un tir accidentel. Il a présenté ses "profonds regrets pour ce dramatique accident ajoutant: +Je n’ai jamais eu l’intention de blesser ou de provoquer la mort de Yassin Aibeche+".

Une peine de treize à quinze années de réclusion criminelle avait été requise. Alors que ses avocats ont réclamé la disqualification de meurtre en homicide involontaire, l’avocat général Olivier Couvignou a estimé que l’accusé avait volontairement donné la mort. "Accorderez-vous à Frédéric Herrour un permis de tuer?" a-t-il débuté son réquisitoire.

"Les parents de la victime devront-ils se résoudre à l’idée que leur enfant de 19 ans, foudroyé dans le dos par le projectile d’une arme de guerre, a simplement succombé à un accident de voie publique? Si vous dites à sa famille, à la société, que c’est un accident, ce sera un déni de justice", a-t-il continué.

Le flou persiste sur les raisons de la bagarre qui avait éclaté, le 14 février vers minuit dans une épicerie de nuit marseillaise entre le policier en dehors de ses heures de service, en état d’ébriété, et Yassin Aibeche, lycéen sans histoires d’une cité difficile des quartiers Nord de Marseille. Si l’accusé a évoqué à l’audience une agression "anti-flic", l’avocat général a contesté ce motif crapuleux. "Pourquoi chercher la thèse du quartier criminogène où les policiers seraient des défouloirs quand rien ne l’établit", s’était insurgée Me Céline Carru, avocate de la mère de la victime.

L’accusation a souligné que "ce procès n’est pas celui de l’uniforme" mais celui d’"une solitude ancrée dans de mauvaises habitudes", celle d’un policier décrit comme un homme seul, en proie à ses addictions à l’alcool et au cannabis, "capable d’asséner quelques claques à une ex-concubine lorsqu’il est à vif". "C’est l’acte dramatique mais non voulu d’un bon flic mais d’un homme malheureux", ont plaidé Mes Thomas Tapiero et Emmanuel Molina, avocats de la défense. Ils ont qualifié de "ramassis de mensonges et d’inexactitudes" les témoignages des quelques personnes ayant assisté aux faits dont deux ont été extraits de leur cellule pour déposer devant la cour d’assises.

La défense s’est appuyée sur les conclusions techniques et scientifiques qui, selon lui, confortent la thèse accidentelle, d’un coup, parti involontairement alors que Frédéric Herrour avait chuté violemment au sol à la suite d’un croc-en-jambe.

 

 

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