Une région de Syrie face à la pire crise de malnutrition infantile depuis 2011

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Par AFP
Publié le 29 novembre 2017 - 15:45
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Les enfants de la Ghouta orientale, région rebelle assiégée en périphérie de Damas, subissent actuellement la pire crise de malnutrition en Syrie depuis le début de la guerre en 2011, a rapporté mercredi l'Unicef.

"Une récente étude menée (...) dans la Ghouta orientale début novembre révèle que le taux d'enfants de moins de cinq ans souffrant de sévère malnutrition est de 11,9%, soit le plus haut taux jamais enregistré en Syrie depuis le début de la guerre", a indiqué dans un communiqué le Fonds des Nations unies pour l'enfance.

L'Unicef précise que, selon une étude similaire menée en janvier dans la Ghouta, ce taux était de 2,1%.

A New York, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'aide humanitaire en Syrie, le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'ONU, Mark Lowcock, a souligné que "désormais 500 personnes, incluant des enfants avec des situations médicales complexes, nécessitaient d'être évacuées en urgence" de la Ghouta orientale.

Près de 400.000 personnes sont prises au piège dans cette région située à l'est de Damas, assiégée par le régime syrien depuis la mi-2013. La moitié d'entre eux sont des enfants, rappelle l'Unicef. Selon Mark Lowcock, "seulement 100.000 personnes" sur cette population de 400.000 "ont reçu une aide alimentaire cette année".

- Retard de croissance -

"Les violences, le manque d'accès humanitaire et les prix exorbitants des produits alimentaires ont aggravé la malnutrition parmi les petits enfants" dans cette zone qui est l'un des derniers fiefs rebelles, a ajouté l'Unicef.

"Plus du tiers des enfants objets de l'étude souffrent de retards de croissance les exposant à un risque plus élevé de développement tardif, de maladies et de mort", a-t-elle précisé.

L'Unicef souligne en outre que les mères des enfants de moins de deux ans ont dû réduire voire interrompre l'allaitement en raison de leur propre malnutrition.

La Ghouta fait partie des quatre zones de désescalade mises en place à travers le pays pour faire reculer les violences.

Mais elle a connu une hausse des violences au cours des dernières semaines.

Mardi, l'envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura a annoncé que Damas avait accepté de mettre en place un cessez-le-feu dans la Ghouta, mais des frappes se sont poursuivies mercredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un convoi humanitaire est entré mardi pour livrer de l'aide alimentaire, sanitaire et nutritionnelle à 7.200 personnes dans le besoin. La plus récente livraison d'aide dans la Ghouta remontait au 12 novembre.

- Prochaine visite -

Dans le reste du pays, d'autres zones restent très problématiques, a indiqué Mark Lowcock. Dans le nord-est, depuis le début de l'offensive contre le groupe Etat islamique en novembre 2016, "les raids aériens et les affrontements ont poussé 436.000 personnes de Rakka et sa région à fuir", a-t-il dit.

"Environ 350.000 personnes de plus ont dû quitter la région de Deir Ezzor (est), a précisé le responsable de l'ONU. Dans le nord-ouest, "près de 70.000 personnes ont quitté la province d'Idleb au cours des dernières semaines", a-t-il précisé.

"Le renouvellement de la résolution 2165 est essentiel pour sauver des vies", a aussi fait valoir Mark Lowcock. Ce texte, qui arrive à échéance début janvier, permet aux organisations humanitaires de s'affranchir des frontières et des lignes de front pour acheminer de l'aide partout en Syrie, sans l'accord de Damas.

"Ce mécanisme ne peut être reconduit en l'état", a cependant affirmé mercredi l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, en soulignant qu'il "mine la souveraineté de la Syrie" et qu'il faut s'assurer que l'aide ne tombe pas dans des mains terroristes ou ne soit revendue à la population par des criminels.

Mark Lowcock a indiqué qu'il prévoyait de se rendre en Syrie début janvier "pour évaluer la situation et voir comment améliorer l'aide à ceux qui en ont besoin".

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