Fusillades de Copenhague : le déroulement des événements

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JmC
Publié le 15 février 2015 - 16:15
Mis à jour le 16 février 2015 - 09:09
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©Hannibal Hanschke/Reuters
La facade du centre culturel Krudttønden, à Copenhague, après la fusillade de samedi après-midi
©Hannibal Hanschke/Reuters
Deux morts et cinq blessés: c'est le bilan des deux fusillades perpétrées samedi après-midi et dans la nuit de samedi à dimanche à Copenhague, par un tireur que la police affirme avoir ensuite abattu au petit matin dans un échange de coups de feu. Retour sur le déroulement des événements.

La police danoise n'avait toujours pas donné de précision, dimanche après-midi, sur l'homme abattu au petit matin et soupçonné d'être l'auteur de la double fusillade de Copenhague qui, la veille et dans la nuit, a fait deux morts et cinq blessés.

Voici le récit des événements de ces trois fusillades, selon les premiers éléments de l'enquête et les témoignages:

Samedi, 15h30

Au centre culturel Krudttønden, dans un quartier huppé d'Østerbro dans le nord de la capitale danoise, une conférence intitulée "Art, blasphème et liberté" se déroule depuis une demi-heure, sous protection policière, dans une salle sans fenêtre.

Y participent une quarantaine de personnes, notamment l'ambassadeur de France François Zimeray, le caricaturiste suédois Lars Vilks, menacé depuis la publication en 2007 d'un dessin représentant Mahomet avec un corps de chien, et la militante ukrainienne Inna Shevchenko, chef du mouvement féministe Femen.

Plusieurs dizaines de coups de feu sont tirés, de l'extérieur. "Tout à coup, alors qu'elle parlait, on a tous entendu un grand bruit", a raconté l'ambassadeur de France au Journal du dimanche. "Je me suis dit qu'une armoire venait de tomber ou qu'il s'agissait d'un pétard. Mais non, c'étaient bien des coups de feu répétés. J'étais incrédule, ça ne pouvait tout de même pas recommencer comme à Paris! Mais en quelques secondes, j'ai réalisé qu'on était en train de revivre la même chose qu'à Charlie Hebdo".

Dans la fusillade, le réalisateur danois Finn Nørgaard, 55 ans, qui était sorti de la salle, est tué. Trois policiers sont blessés. Les participants au débat se réfugient dans une autre salle, où ils resteront de longues minutes. "Nous étions tous par terre en train de ramper vers la sortie de secours pendant que ça continuait à tirer à travers la porte. Beaucoup. La police parle de 200 impacts de balles. Ce n'est qu'en revenant dans la salle que j'ai vu qu'il y avait un mort", a ajouté l'ambassadeur de France.

L'assaillant s'enfuit dans une Volkswagen Polo. La police croit qu'il a un complice et se lance à la recherche de deux hommes. Un peu plus tard elle réalisera qu'il n'y avait qu'un seul agresseur.

Samedi après-midi

Le tireur abandonne sa voiture à deux kilomètres au nord du lieu de l'attentat, près d'une gare. Il est filmé par des caméras de vidéosurveillance, vêtu d'une veste rembourrée et d'un bonnet sombres. Puis il se fait déposer en taxi devant un appartement du quartier populaire de Nørrebro, où vit une importante communauté musulmane. 

Vers 19h30 la police diffuse un avis de recherche avec cette description de l'assaillant: un homme "entre 25 et 30 ans, d'environ 1,85m, athlétique, d'apparence arabe".

Dimanche, vers 0h50

Une fusillade éclate près de la principale synagogue de Copenhague. Un homme est mortellement blessé à la tête. Il s'agit d'un garde, Dan Uzan, 37 ans, qui surveillait les accès à l'édifice où avait lieu une cérémonie à laquelle assistaient environ 80 personnes et qui était placé sous surveillance après la première fusillade de l'après-midi.

Le porte-parole d'une association juive, Jeppe Jul, a raconté au quotidien suédois Dagens Nyheter que l'agresseur, qui ressemblait à un fêtard ivre puisqu'il a vomi dans la rue, avait ouvert le feu sans sommation. Deux policiers sur place sont légèrement blessés: l'un à une jambe, l'autre à un bras.

Le tireur s'enfuit après la fusillade, à pied.

Dimanche, vers 5h du matin

Persuadée qu'elle a affaire à un seul homme –le suspect identifié–, la police danoise surveille son appartement, dans le quartier de Nørrebro. Elle a été renseignée par le chauffeur de taxi qui y avait déposé le suspect.

Quand celui-ci rejoint son domicile, il est interpellé verbalement par la police. Il ouvre le feu, les policiers répliquent et l'abattent sans être touchés.

"A un moment donné, une personne qui pourrait être en lien avec l'enquête est arrivée sur place" et, quand il a été apostrophé, "il a ouvert le feu", a expliqué un porte-parole de la police. "Nous voulions l'appréhender vivant mais ils ne nous a pas laissé le choix", a-t-il ajouté.

 

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