Afghanistan : attentat meurtrier en plein Kaboul, au moins 30 morts de 300 blessés
Les insurgés talibans ont attendu l'heure de pointe ce mardi 19 au matin à Kaboul pour frapper. Un attentat suicide à la voiture piégée suivi d'une intense fusillade a fait au moins 30 morts et plus de 300 blessés, dont certains dans un état grave, dans les rues de la capitale afghane.
Les talibans ont revendiqué cet attentat-suicide au véhicule piégé, une tactique dont ils font régulièrement usage contre les forces afghanes dans l'insurrection qu'ils mènent depuis la chute de leur régime fin 2001. L'attentat visait un bâtiment appartenant aux services de renseignements du gouvernment afghan dans le centre de la capitale. La première explosion, entendue à des kilomètres à la ronde, a été perpétrée au moyen d'une "voiture piégée conduite par un kamikaze", selon Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Un second assaillant a ensuite réussi à "pénétrer dans le complexe", provoquant une intense fusillade avec les forces de l'ordre qui l'ont ensuite abattu.
Le président afghan Ashraf Ghani a condamné "dans les termes les plus forts cette attaque terroriste", qui est d'ores et déjà la plus sanglante dans la capitale afghane depuis le début de l'année.
C’est l'une des premières attaques depuis que les talibans ont annoncé leur traditionnel et meurtrière "offensive de printemps", "l’Opération Omari", en mémoire du mollah Omar, le défunt fondateur de leur mouvement, dont la mort a été confirmée par l'organisation en juillet 2015.
Ils ont ainsi lancé, vendredi 15, un assaut contre Kunduz, la grande ville du Nord qu’ils étaient parvenus à envahir et à tenir quelques jours, l’hiver dernier. Sans succès. L’armée afghane a réussi à repousser, très rapidement, cette nouvelle attaque malgré le départ en 2014 des troupes de l'Otan qui l'appuyait dans sa tentative de pacification du pays.
Pour mettre fin au conflit, le gouvernement afghan tente de relancer les pourparlers de paix avec les talibans. L’été dernier, un premier contact – sur lequel reposaient beaucoup d’espoirs – avait pourtant été noué au Pakistan. Mais l’annonce inattendue de la mort du mollah Omar avait bousculé l’équilibre des négociations, provoquant le retrait des talibans. S'ajoute à cela depuis un peu plus d'un an la campagne des combattants du groupe État islamique, notamment dans les zones tribales de l'est du pays.
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