Identité de l'agresseur, conditions de sécurité, légitime défense : les réponses du procureur après l'attaque du Louvre

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 février 2017 - 21:47
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François Molins attentats
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©Kamil Zihnioglu/AP/SIPA
François Molins a salué l'action des militaires et donné de nombreuses informations sur l'assaillant du Louvre.
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Le procureur de Paris François Molins s'est exprimé ce vendredi soir sur l'attaque perpétrée par un homme armé de machettes contre des militaires de l'opération Sentinelle au Carrousel du Louvre le matin même.

Le procureur de Paris François Molins a donné ce vendredi 3 au soir une conférence de presse suite à l'attaque de militaires au Carrousel du Louvre dans la matinée. Il a  "salué le professionnalisme des militaires" qui ont respecté les règles de légitime défense. "Leur intervention a mis fin à une opération terroriste et permis l'interpellation de son auteur très déterminé". Le parcours de celui-ci, toujours hospitalisé dans un état grave, a pu être en partie retracé.

 

> Bien un acte terroriste

Hasard ou non, cette attaque intervient deux ans jour pou jour après une autre -très similaire- menée à Nice contre trois militaires de l'opération Sentinelle, a rappelé François Molins. L'auteur avait été interpellé et est toujours incarcéré.

"Au vu du mode opératoire et des propos tenus par l'agresseur (qui a bien crié Allah akbar, NDLR), une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'atteintes aux personnes", a ajouté le magistrat.

 

> L'assaillant n'a pas passé de contrôle de sécurité avec ses machettes

L'attaque a eu lieu "vers 9h50, alors que quatre militaires se trouvaient en patrouille au sous-sol du Carrousel du Louvre, en amont du point de contrôle des sacs", a précisé François Molins. Un homme est arrivé "par le grand escalier, côté Tuileries". Il était "armé d'une machette dans chaque main", et se tenait "les bras levés".  A la vue des militaires, il s'est précipité sur eux en cirant "Allah akbar".

 

> Les militaires ont bien réagi et fait usage de leurs armes dans les règles

Un militaire a été "frappé a la tête à coup de machette", il a repoussé son agresseur. L'homme s'est alors jeté sur un second soldat, le projetant au sol. Il a été une nouvelle fois repoussé, "à coups de pieds".

L'assaillant s'est attaqué une nouvelle fois à celui qu'il avait fait tomber. Ce même militaire a fait usage de son Famas (fusil d'assaut) une première fois. Il a touché sa cible à l'abdomen. Un tir qui correspond  "scrupuleusement à la doctrine d'usage des armes", a précisé François Molins, celle-ci préconisant "après sommation" de viser "le bas-ventre pour neutraliser sans tuer".

Ce tire n'a cependant pas suffi à stopper l'agresseur, et il a fallu trois autres balles pour qu'il s'effondre. Cette version des faits a été corroborée par un agent de sécurité "témoin oculaire" qui a déclaré que l'agresseur ne s'était écroulé "qu'à la troisième ou quatrième détonation". "Un seul Famas a fait feu", a ajouté le procureur.

Le militaire blessé à la tête s'est vu prescrire 10 jours d'interruption totale de travail.

 

> L'identité et le parcours de l'assaillant

L'agresseur a été transporté à l'hôpital et "son pronostic vital est engagé" ce vendredi soir. Son identité n'est pas encore établie avec une certitude scientifique. Toutefois les premiers éléments confirment les informations diffusées dans la journée.

Un téléphone portable retrouvé dans sa veste et le système de suivi des visas "Visabio" a permis de "cibler un individu de 29 ans de nationalité égyptienne", inconnu de la justice française, que ce soit pour des faits de terrorisme ou de droit commun. Il n'avait pas de papier d'identité sur lui.

Son parcours a toutefois pu être en partie établi par les enquêteurs. Le 30 octobre 2016, il a déposé une demande de visa au consulat français de Dubaï (Emirats arabes unis), visa délivré le 8 novembre pour un mois à compter du 20 janvier. L'homme est arrivé en France le 26 janvier et a loué un appartement dans le VIIIe arrondissement (perquisitionné dans l'après-midi). Il a loué  le 27 un véhicule retrouvé à proximité du logement et acheté le 28 deux machettes militaires dans une armurerie du XIe arrondissement.

La perquisition a permis de découvrir du liquide (965 euros), des papiers (un passeport égyptien avec des visas turcs et saoudiens), des cartes de crédits et cartes prépayées, les étuis des machettes et leur facture, ainsi que des vêtements et un iPad. Autant d'éléments qui ne laissent que peu de doutes.

 

> Un acte isolé ou piloté?

Cette question reste en suspens: " les investigation se poursuivront en France et à l'étranger pour découvrir s'il a agi seul, spontanément, ou sur instruction", a conclu François Molins.

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