Toulouse : le meurtre d’Eva serait lié à un trafic de drogue
Le scénario du meurtre d’Eva, une jeune étudiante toulousaine dont le corps en décomposition a été retrouvé sans vie lundi 3 août dans son appartement, se dessine progressivement à travers les déclarations des suspects. Après avoir été placés en garde à vue, trois hommes et une femme (la compagne de l’un d’eux), âgés de 19 à 23 ans, devaient être déférés ce vendredi 7 au parquet.
Selon leurs déclarations, deux d'entre eux, de 19 et 22 ans, se seraient rendus au domicile de la victime dans la nuit du 26 au 27 juillet et y auraient fumé notamment du speed et de l'atropine (composé chimique responsable d'une accélération du rythme cardiaque). Selon le procureur de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, qui a fait un point presse ce vendredi matin, ces deux hommes se seraient livrés, tout comme la victime, à un trafic de drogue pour le compte d'un troisième suspect, le plus âgé, qualifié de "tête de réseau". Ils "auraient évoqué avec cette victime une dette de 6.000 euros qu'elle aurait contractée à l'occasion de son trafic", a-t-il déclaré.
Mais face à la désinvolture de la victime, les deux hommes, qui suivent un cursus Maths-Sup au lycée Fermat, se seraient montrés excités et auraient fait preuve d’un "véritable déchaînement, déferlement de violence, marqué par l'usage d'un poing américain et d'un pied de biche". Selon les premiers éléments de l'autopsie, dévoilée mercredi 5, la victime aurait succombé à une fracture du crâne. Son corps a été découvert lundi 3 au soir après que sa famille et des amis se furent inquiétés de ne pas avoir eu de nouvelles depuis une dizaine de jours.
Lors de l’audition, les suspects auraient également reconnu s’être inspirés de la série américaine Breaking Bad pour dissimuler le cadavre. Ils auraient ainsi acheté "de l'acide et une malle en polyéthylène afin de plonger le cadavre et de le dissoudre". Puis, ils seraient revenus tous les jours de la semaine dans l’appartement pour le nettoyer, dérober des objets et vérifier l’état du cadavre. Les deux étudiants auraient notamment calfeutré l'appartement et répandu des désodorisants pour maquiller l'odeur du corps.
Les deux suspects, présents sur les lieux le soir du drame, pourraient donc être poursuivis pour "homicide volontaire avec préméditation". Quant à la tête du réseau, il risque d’être poursuivi pour "complicité dans l'assassinat", "vol avec violence en réunion" et "trafic de stupéfiants". La jeune femme, elle, devrait l’être pour "activités liées aux stupéfiants".
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