Trois drames avant Noël
Noël, en France, s'est déroulé sans drame majeur. Pourtant les cinq jours qui ont précédé ont été tendus, à cause de trois drames qui semblaient liés mais qui ne l'étaient pas.
Samedi 20, un jeune homme de 20 ans a agressé trois policiers à l'arme blanche dans un commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), avant d'être abattu. L'homme, un Français de 20 ans originaire du Burundi, Bertrand Nzohabonayo, a crié "Allahou Akhbar" (Dieu est grand) pendant son agression. Deux jours avant l'attaque, il avait posté une photo du drapeau de l'Etat islamique sur son compte Facebook.
Le lendemain, dimanche 21, c'est également en criant "Allahou Akhbar" qu'un automobiliste a foncé sur des piétons dans le centre-ville de Dijon (Côte d'or), faisant 11 blessés. Mais l'homme, Nesser-Edin B., 40 ans, n'était pas un militant islamiste, contrairement à l'agresseur de Joué-lès-Tours. C'était un déséquilibré, qui a effectué "157 passages psychiatriques entre 2001 et 2014", et les autorités ont vite écarté toute piste terroriste.
Troisième montée d'angoisse, lundi 22, à Nantes (Loire-Atlantique), quand un homme au volant d'une camionnette a foncé sur les visiteurs du marché de Noël dans le centre-ville, faisant une dizaine de blessés dont l'un, un jeune homme de 25 ans, est décédé le lendemain. Là encore, pas de revendication religieuse ou d'acte de terrorisme de la part de l'agresseur, Sébastien Sarron, 37 ans, qui s'est poignardé à plusieurs reprises après son coup de folie. L'homme, un solitaire, avait lui aussi des problèmes psychologiques, selon les enquêteurs.
Même s'ils n'ont rien à voir les uns avec les autres, ces trois drames survenus en trois jours ont amené le Premier ministre Manuel Valls et son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à tenir une réunion d'urgence. A l'issue de celle-ci, le chef du gouvernement a appelé au calme et a rappelé que les trois affaires n'étaient pas liées, mais a annoncé que 200 à 300 militaires supplémentaires seraient déployés pendant les fêtes, dans le cadre du plan annuel Vigipirate, dans "les points de haute fréquentation: zones commerciales, centres-villes, gares et réseaux de transport".
François Hollande lui-même a dit un mot sur ces trois drames. A Saint-Pierre-et-Miquelon où il effectuait une visite de 24 heures, le chef de l'Etat a surtout voulu rendre hommage, mardi soir, à la famille du jeune homme décédé à Nantes, qui a autorisé le don d'organes: "C'est finalement ce que nous devons garder à l'esprit: même dans la douleur, même dans l'épreuve, il doit y avoir une valeur qui nous dépasse, de fraternité, d'humanité, comme ce jeune en a été capable, alors qu'il a été fauché, il n'avait pas 25 ans", a-t-il dit.
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