Une jeune Française, Nourane Houas, kidnappée au Yémen apparaît dans une vidéo

La vidéo où Nourane Houas appelle à l'aide est datée du 13 avril. C'est la première preuve de vie fournie par ses ravisseurs dont on ne connait ni l'identité ni les revendications. La Croix-Rouge a demandé à ce qu'elle ne soit pas diffusée.

Nourane Houas, une employée franco-tunisienne du Comité international de la Croix-Rouge CICR), enlevée au Yémen est apparue pour la première fois depuis sa prise en otage, il y a plus de cinq mois, dans une vidéo où elle appelle à l'aide pour sa libération. 

L’otage, apparaît voilée lisant un texte et affirme que les images ont été tournées "le mercredi 13 avril 2016". Elle s’est adressée notamment au président François Hollande, au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et aux responsables du Comité international de la Croix-Rouge.

"Je demande au président français, François Hollande, au président légitime de la République du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, aux pays de la coalition arabe menés par le royaume de l’Arabie saoudite et aux responsables du Comité international de la Croix-Rouge à Sanaa et à Genève de me secourir d’une mort proche le plus rapidement possible en répondant aux exigences de mes ravisseurs car ma vie et ma santé actuellement très mauvaise en dépendent", déclare-t-elle, vêtue d'un hijab noire.

"C'est bien notre collègue, enlevée le 1er décembre, qui apparaît dans la vidéo", a confirmé la porte-parole du CICR, Rima Kamal, ajoutant que son organisation "poursuivait ses contacts et démarches" au Yémen et à l'étranger "pour obtenir la libération de Nourane Houas". Elle s'est refusée à donner la moindre indication sur les ravisseurs ou les raisons de son enlèvement. 

Selon le journaliste Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes à France 24, "il ne s’agit pas d’un enlèvement lié à des mouvements djihadistes", mais plutôt d’une "action menée pour des motifs crapuleux en relation avec des dynamiques très locales".

Le Yémen est actuellement en plein chaos dû à une violente guerre civile qui oppose les rebelles chiites houthis au gouvernement Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la majorité sunnite de la population. En mars 2015, le conflit yéménite a pris une nouvelle dimension avec l'intervention d'une coalition arabo-sunnite dirigée par l'Arabie saoudite pour aider le régime à chasser les rebelles des territoires conquis, dont la capitale Sanaa. Le conflit est également complexifié par la présence de groupe djihadistes dans le pays comme al-Qaïda dans la péninsule arabique et des combattants affiliés à l'organisation Etat islamique.