Saccorhytus, le fossile sans anus, ancêtre commun de l'homme et de l'étoile de mer ?
Il s'appelle Saccorhytus, ne ressemblait pas à grand chose, et même s'il n'avait pas d'anus, l'espèce humaine lui doit le respect puisqu'il pourrait bien s'agir de notre arrière, arrière, arrière... arrière-grand-père, encore que la question fasse débat.
Il est vrai qu'à première vue, la ressemblance entre cette créature aquatique minuscule (environ un millimètre) et Homo Sapiens ne semble pas évidente. Mais c'est parce que Saccorhytus est un aïeul des plus vieux. En effet, s'il est assez habituel d'évoquer les ancêtres communs de l'homme et des singes, notre espèce aurait également un ancêtre commun avec les étoiles de mer et les oursins, pour peu que l'on remonte assez loin dans le passé.
Or, Saccorhytus aurait vécu il y a 540 millions d'années, bien avant les dinosaures, et serait selon ses découvreurs le plus ancien représentant des deuterostomiens. Un groupe d'espèces si ancien et primitif qu'il a désormais parmi sa descendance les vertébrés comme l'homme ou les poissons mais aussi des animaux comme les vers marins ou les étoiles de mer.
L'époque à laquelle il vivait, le Cambrien, est notamment caractérisée par l'apparition du tube digestif chez certains animaux. Mais Saccorhytus en semble dépourvu, il avait bien une (grande) bouche mais pas d'anus selon les premières constatations. Il disposait en revanche d'ouvertures qui auraient pu lui servir à évacuer l'eau qu'il avalait, peut-être les précurseurs des branchies.
La découverte a été faite par des chercheurs dans la province de Shaanxi en Chine, au milieu d'autres fossiles. Ils ont publié lundi 30 janvier les résultats de leurs travaux dans la revue Nature, se félicitant de la découverte du "plus vieil ancêtre préhistorique des humains".
Une affirmation qui devrait cependant être l'enjeu d'un débat contradictoire au sein de la communauté scientifique, certains trouvant ces conclusions un peu rapides. Bertrand Lefebvre, chargé de recherche au laboratoire de géologie de Lyon du CNRS, cité par FranceInfo, se dit ainsi "réservé" et "sceptique". Il fait d'ailleurs remarqué que la définition même du groupe des deuterostomiens ne fait pas consensus chez les spécialistes.
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